Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)

JAKUBIK, ANNE: La Pieta de l'atelier Leinberger

composition triangulaire fermée, renoncé à la stabilité du mouvement. Le visage de la Vierge est rond, avec une certaine mollesse dans les formes, sauf pour le nez dont les traits sont quelque peu marqués. La douleur s'exprime dans le regard désespéré des yeux tournés vers le bas, et le dessin crispé de la bouche. La tête du Christ inclinée un peu vers la droite est d'un caractère analogue : les yeux presque clos, la bouche entrouverte rendent sensible les souffrances qu'il a subies, sans toutefois déformer le visage. Le haut du corps presque vertical tourné en avant, est appuyé contre la Vierge, et le bras gauche mince et inerte clôt, par une ligne brisée, le côté droit du triangle de la composition. Les jambes trop courtes par rapport au haut du corps, s'étendent horizontalement sur le sol

. Devant le genou gauche, l'extrémité du drap blanc étalé par terre s'enroule en spirale. Nous reviendrons dans la suite sur l'importance de ce motif. L'anatomie du corps et l'exécution des mains n'ont pas beaucoup préoccupé le sculpteur : il a concentré son attention sur l'expression du visage. La composition se rattache au type de Pietà, qui caractérise le terme de l'évolution médiévale. Passarge attribue l'évolution du nouveau type caractéristique du début du XVI

e siècle, au réalisme s'intensifiant en ces temps-là, de plus en plus sur le territoire allemand.

5 Ce type vise à rendre sensible la pesanteur du cadavre du Christ par une représentation du Christ non plus étendu sur les genoux de sa mère, mais couché ou assis par terre. Cette évolution commence, tout en conservant les types antérieurs, dès le milieu du XV

e siècle et s'épanouit, dans la peinture, dans les représentations de la Lamentation. Nous en rencontrons les premiers exemples dans les tableaux néerlandais,

6 mais dès la fin du XV

e siècle il devient général dans la peinture et dans l'art graphique allemands également. Les compositions sculpturales ont évolué sous l'influence de ce type peint et 5 P a s s a r g e, W.: Das deutsche Vesperbild im Mittelalter. Deutsche Beiträge zur Kunstwissenschaft I. Köln, 1924. p. 83. 6

Friedländer, M.: Die altniederländische Malerei. Berlin, 1924. Les exemples les plus caractéristiques se trouvent dans : Tome I. pl. LXIX, Tome II. pl. XXXIX, Tome IV, pl. XXXIX, Tome IX, pl. XIÍ. Tome XI, pl. XX. 31. Hans Leinberger: La Lamentation du Christ. Berlin, Kaiser Friedrich Museum. Hans Leinberger : Krisztus siratása. Berlin, Kaiser Friedrich Museum.