Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)
RADOCSAY, DENIS: Sur quelques statues de bois gothiques
et l'autre — son attribut est perdu — un saint inconnu (fig. 30). 17 Le fait qu'elles ont été exécutées dans l'entourage immédiat du maître d'Ostrovany, se trouve attesté par les froissures larges et plates et par les plis amples, dans la manière du maître, par la façon de traiter les manteaux et de tailler la partie du manteau retombant du genou saillant du saint (chez Saint Jacques cette partie du manteau est identique à celle de la Vierge de Toporec), tandis que les visages d'un modelé mou d'où sont absents les traits caractéristiques de la manière du maître, plaident en faveur d'une autre main. Ces ressemblances et ces différences peuvent être expliquées par le rapport entre le maître et l'apprenti, ou entre le maître et le compagnon d'atelier. La première oeuvre du maître d'Ostrovany provient du territoire de l'ancien comitat de Sáros, tandis que les deux suivantes de la Zips. Nous estimons inutile de traiter ici plus amplement les rapports existant entre l'art de Sáros et celui de la Zips, ainsi qu'entre l'art de la Zips et celui des villes minières. L'influence, s'étendant jusqu'à la Zips, du maître de Lucky —Jánosrét, peintre le plus remarquable de cette école, dont l'activité culmine autour des années 70 du siècle, est bien connue dans l'histoire de la peinture hongroise. Il suffit de constater ici que le style du sculpteur d'Ostrovany dans les comitats de Zips et de Sáros est isolé, et que les racines de ce style remontent à l'art des villes minières. La parenté dans les procédés fondamentaux de la représentation plastique révèle ses attaches avec l'école de ces villes. C'est dans cette école qu'il a dû percer le secret des proportions du corps et du modelé calme et modéré des draperies à larges plis, c'est elle qui a dû lui fournir l'élément inspirateur, qui a dû être à la source de l'épanouissement de son art tout personnel. Ce sont ces souvenirs qu'il a développés et transformés en un style individuel. Ce mode plus libre, réduit aux traits stylistiques fondamentaux, de l'étude et de l'adaptation, est d'ailleurs caractéristique de l'école des villes minières. Le maître de Lucky, chef de l'atelier , fut en toute évidence, sculpteur et peintre à la fois : la figure de Saint Nicolas du maître-autel de Lucky est le frère plastique des figures peintes des retables. Signalons encore que l'ornement plastique des autels provenant de l'atelier du maître de Lucky, se rattache à l'oeuvre du chef d'atelier plutôt par les principes créateurs connus, que par l'identité exacte des formes de détails, ce qui est le cas pour le style du maître d'Ostrovany également. Cette école des villes minières s'est déjà avérée, au cours de l'examen des monuments de la peinture de chevalet, la plus indépendante parmi les autres foyers d'art contemporains. Traiter ici les conditions à l'étranger et en Hongrie de ce phénomène nous mènerait trop loin, aussi loin que l'analyse approfondie des rapports entre le bas-relief du tabernacle de l'autel de la Déploration du Christ Mort de Lucky, provenant de la même école, et un bas-relief de Fulda. 18 Il n'est pas inutile de mentionner ce bas-relief parce que sa ressemblance avec la Déploration du Christ Mort de Lucky prouve, en dépit de la distance qui les sépare, que l'indépendance de l'art des villes minières ne signifie aucunement une réserve ou isolement provincial. Cette école s'est développée et fortifiée dans la mesure des possibilités qui s'offraient aux alentours : elle a créé un langage des formes bien à elle et son style a rayonné vers des contrées plus éloignées. Son influence s'observe non seulement dans l'art du maître d'Ostrovany. Un traitement analogue du manteau à larges plis et un effort en vue de créer des visages 17 Tilleul, 51 cm. N° de l'inv. 55.926. 18 De mm 1er, T.: Ein Fuldaisches Holzrelief im Kaiser Friedrich Museum. Amtliche Berichte aus den Königlichen Kunstsammlungen XXXII, 1910 —1911. p. 99-103., fig. 45-47.