Radocsay Dénes - Gerevich Lászlóné szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 14. (Budapest 1959)

SZILÁGYI, JEAN GEORGES: Vases lucaniens au Musée des Beaux-Arts

L'intérêt principal de l'image ne consiste pas, cependant, dans la question de savoir quelle est l'origine historique des types de figures, mais plutôt dans le problème de l'explication de la scène entière. A propos des scènes représentées sur les vases à figures rouges de l'Italie Méridionale, on parlait couramment et volontiers, à la fin du XIX e siècle et dans le premier quart du XX e , de symbolisme d'outre-tombe et de symbolisme de mystères. Plusieurs circonstances semblaient corroborer ces explications : on était en droit de supposer, d'une part, qu'un bon nombre de ces vases étaient destinés à être utilisés lors de l'enterrement ou bien dans le culte des morts ; on savait, d'autre part, que le IV e siècle, époque à laquelle les vases d'Italie Méridionale furent exécutés, était, dans toute la Grèce, l'époque d'un grand essor des mystères dont les racines, dans la Grande-Grèce, semblent avoir été tout particulièrement profondes. Il n'en est pas moins que, au cours des trois dernières décades, une forte réaction s'est fait jour contre les interprétations de ce genre dont beaucoup, effectivement, étaient allées trop loin. A la lumière d'un examen plus approfondi, la plupart des anciennes interprétations se révélaient discutables ; l'herméneutique ayant cédé la place aux recherches critiques concer­nant le style, la plupart des chercheurs se contentaient de prononcer un ,, ignoramus" dans les questions d'interprétation, réponse qui avait pour le moins le mérite de n'induire personne en erreur. Nous pourrions, nous aussi, nous arrêter à cette réponse à propos de notre scène : nous pourrions considérer les deux stèles comme formant un autel, ne pas nous prononcer sur la signification de la figure de femme et pré­tendre que la scène est tout simplement un de ces « tableaux de genre » dionysiaques dont l'apparition sur un vase — dans la mesure où une explication est nécessaire — s'explique suffisamment par le fait que le vase devait être destiné à contenir du vin. Il faut indiquer cependant qu'une interprétation plus approfondie n'est pas impossible. La forme des deux stèles permettrait de supposer qu'il s'agit là de termata ; des stèles de ce genre se rencontrent souvent, sur les vases grecs, près de figures d'athlètes ; 25 toutefois, cette supposition, dans ce cas concret, n'aurait pas beaucoup de sens. On pourrait supposer aussi, comme nous l'avons indiqué, que les stèles représentent un autel ; 2oa mais il serait difficile d'expliquer dans ce cas pourquoi les deux stèles apparaissent ensemble. Leur forme permettrait cependant de les considérer comme constituant un monument sépulcral ; 2G si nous nous arrêtons à cette explication, nous pouvons évoquer d'innombrables peintures de vase d'Attique et de l'Italie Méridionale, représentant des monuments funéraires ornés de bandelettes ; 27 par ailleurs, on possède des exemples d'Italie Méridionale présen­tant l'apparition simultanée de deux stèles funéraires ; d'après Pagenstecher, les images de ce genre, qui comportent souvent une figure humaine appuyée à une 25 V. dernièrement C h a m o u x, F.: BCH 81, 1957. p. 147 sqq. 25a A propos de la représentation d'autels sépulcraux, v. Albizzati: op. cit. p. 169 et note 1. 26 Sur les monuments funéraires en forme de pilier en Italie Méridionale v. Pagen­s t e c li e r : op. cit. p. 46, 68. 27 Des rubans sur des monuments funéraires: R i e z 1 e r, W.: Weissgründigo att. Lekythen. München, 1914. p. 15 — 6.; Albizzati: op. cit. p. 172. note 2. Cf. Friis J o h a n s e n, K.: The Attic Grave-reliefs of the Classical Period. Copen­hague, 1951. p. 155-157. Sur les vases d'Italie Méridionale, les stèles entourées d'un ruban peuvent plus d'une fois être identifiées comme étant des monu­ments funéraires sur la base d'autres signes distinctifs également; p. e. Jdl 24, 1909. p. 133, fig. 13, un acrotérion en haut de la stèle, dans le tympan un serpent, et une lutte de gladiateurs devant la stèle ; CVA Br. Mus. 2, IV Ea, pl. 8, 7, en haut, un acroté­rion.

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