Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 13.(Budapest, 1958)

GARAS, CLAIRE: Felix Ivo Leicher

très considérable, nombreuses églises de la Bohème, de la Moravie, de la Silésie, de la Galicie autrichienne, de l'Autriche et de la Hongrie conservaient et conservent encore aujourd'hui ses tableaux. Une partie de ceux-ci est signée, d'autres sont authentifiés par des données contemporaines, tandis qu'encore d'autres peuvent être classés dans l'œuvre de Leicher grâce à des marques méconnaissables du style. La chronologie des tableaux de Leicher ne peut guère être établie, des dates exactes n'étant pas à notre disposition. Aussi la ligne de son évolution artistique ne se dessine-t-elle pas nettement ; son œuvre ne constitue pas un ensemble organique et autochtone. Le principal point de repère, permettant d'établir l'ordre de la genèse de ses tableaux, nous est fourni par leur comparaison avec les œuvres de Maul­bertsch. Leicher reflète, si non trop sensiblement et pas trop exactement, mais assez fidèlement l'évolution artistique de Maulbertsch et les changements de son style. C'est justement la parenté étroite avec les œuvres de jeunesse de Maulbertsch — le tableau d'autel de la « Sainte Parenté », de Vienne, de 1752 — qui permet de considérer la « Sainte Famille » d'Esztergom comme une des premières œuvres de Leicher (fig. 61). Nous retrouvons dans ce tableau, sorti de la collection de l'arche­vêque Ipolyi et de provenance inconnue, les mêmes formes molles et tendres que celles de Maulbertsch. Le jeu mystérieux de l'athmosphère est semblable, et on y voit les mêmes types au nez pointus et aux yeux perçants, d'une lueur étincelante. or tout ceci est dans le tableau d'Esztergom plus atone, plus éteint et incertain, et paraît de quelque façon une réplique plus fade du tableau de Vienne. Le large visage un peu farineux de la Vierge, le grand blanc de l'œil caractéristique et le dessin des mains évoquent déjà les œuvres citées et publiées de Leicher. Ces marques du style ainsi que la faible qualité permettent de conclure que le tableau d'Esztergom attribué auparavant à Maulbertsch, est au vrai l'œuvre de Leicher. 15 C'est peut-être également au compte de Leicher que l'on peut mettre la « Marie-Madeleine » de forme ovale, de l'autel latéral de l'église des Citaux de Zirc. attribuée conditionnellement à Maulbertsch. 16 Le tableau un peu doucereux peut être daté de 1754, du même temps que le tableau du maître-autel, œuvre authentique de Maulbertsch. C'est encore des œuvres premières de Maulbertsch que se rapproche le tableau d'autel de Sopron, œuvre authentique et signée de Leicher, la « Tradition des clefs », dans l'église Saint Michel de Sopron, qui peut être datée de la fin des années 1750 (fig. 62). La composition suit grosso modo le type de tableau de Pittoni, popularisé par la gravure de Pietro Monaco, type que Maulbertsch avait adopté presque sans modification dans une première variante du sujet, tel que le témoigne la gravure de Johann Beheim. Leicher tourne la composition en sens inverse, mais emprunte sans le moindre changement le groupe principal avec le Christ penché en avant, Saint Pierre agenouillé et l'apôtre Jean montrant vers le haut, disposés sur une estrade échelonnée : il ne fait preuve d'une certaine indépendance que dans l'arrangement des autres personnages. Ces figures rappellent surtout les créations de Maulbertsch datant du commencement des années 1760 (tableaux d'Orlát. Fischamend, etc). 17 15 Attribué à Maulbertsch par : G e r e v i c h, T. : L'arte antica ungherese. Rome, s. d., Pl. XXVI ; Gerevich, T. : Esztergomi műkincsek (Trésors d'art d'Esztergom). Primas Album. Budapest, 1928. p. 22; G en thon, I. : Esztergom műemlékei (Les monuments historiques d'Esztergom). Budapest, 1948. p. 119. 16 A g g h á z y, M. : A zirci apátság tempi orné pítkezésci a XVIII. században (Les construction d'églises de l'abbaye de Zirc au XVIIIe siècle). Veszprém, 1937. p. 71. " C s a t k a i, E. : Sopron művészeti emlékei (Les monuments d'art de Sopron). Budapest, 1956. La gravure de Beheim v. F. A. Maulbertsch und die Kunst des österr. Barock im Jahrhundert Mozarts. Vienne, 1956. N° 23, p. 66. Une variante à l'huile très faible, attribuée à Maulbertsch est visible dans l'église paroissiale de Tata.

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