Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 12.(Budapest, 1958)

CASTIGLIONE, LADISLAS: La statue de culte hellénistique du Sarapieion d'Alexandrie

opinions ne furent toutefois pas capables de renverser la, «théorie Bryaxis ». Les par­tisans de la méthode plus sobre et prudente ont, aujourd'hui, déjà abandonné la théorie de la paternité du célèbre Bryaxis et la doctrine — basée évidemment sur des légendes — de l'origine étrangère de la statue de Sarapis. Bien que l'opinion selon laquelle la statue aurait été exécutée en Egypte, s'était déjà frayé la voie, et malgré que nombreux soient encore ceux qui s'efforcent de reculer la date de l'exécu­tion de la statue à partir du IV e siècle jusqu' à une date plus tardive, n'arrivant pas même ainsi à une date dépassant le règne de Ptolémée Philadelphos II, personne n'a jamais encore mise en doute l'identité du canon de Sarapis de l'époque romaine avec la création hellénistique originale. C'est dans les manuels que règne la concep­tion monogénétique selon laquelle le modèle de toutes ces représentations de Sara­pis serait le type canonique, bien qu'entre-temps la recherche sur l'histoire des reli­gions ait de beaucoup approché la conception en effet historique de l'évolution du culte de Sarapis. M. P. Nilsson, 3y quoique avec beaucoup de précaution, mais avec la sagacité qui lui est propre, a condamné à mort la conception naïve, qui veut que Sarapis ait sauté de la tête de Ptolémée Sôter et de celles de ses conseillers, de sorte que pendant six siècles il ne fallut rien changer à son culte et à sa personne, et que celui-ci répondait aux exigences religieuses de la haute époque hellénistique comme à celles de l'époque impériale tardive. L'image de l'hellénisation du dieu et de l'évolution de son culte assume dans l'histoire des religions, de plus en plus la forme d'un processus lent, on a donc dans ce cas de bonnes raisons de chercher ce processus aussi dans l'histoire des représentations de Sarapis. D'après ce que nous venons de dire, nous sommes en mesure de faire les consta­tations suivantes relatives à l'histoire de la statue de culte du Sarapieion d'Ale­xandrie : 1. La première statue de culte a été exécutée pour le temple érigé par Ptolé­mée III. Elle a dû être terminée probablement sous Ptolémée IV. 2. Cette création hellénistique, sans aucun doute l'œuvre d'artistes grecs d'Alexandrie, était caractérisée par le style passionné propre à l'art hellénistique mûr. La statue présentait Sarapis, à l'instar de Zeus, en dieu-roi, et seuls les attri­buts marquèrent qu'elle figurait Osiris (ou Osiris-Apis) . 3. Dans l'art égyptien hellénistique se sont formés plusieurs autres types de la représentation de Sarapis dont l'importance cependant était atténuée par l'image officielle alexandrine. Néanmoins, on ne saurait parler en ces temps-là d'une représentation canonique de Sarapis. 4. En même temps que la reconstruction à l'époque romaine du Sarapeion d'Alexandrie, probablement au temps d'Hadrien, la statue de culte hellénistique fut éliminée, puis réérigée, mais avec des transformations quant au style et à l'icono­graphie. Bien que ces changements n'aient pas touché le caractère général de l'ima­ge du dieu, l'expression et le contenu furent sensiblement transformés, ce qui se manifestait dans le raidissement de la composition d'une part, tandis que d'autre part dans un élargissement de l'image dans le sens du syncrétisme. 5. La statue de culte de l'époque romaine devint, au cours des II e et III e sièc­les, le canon des représentations de Sarapis, tout en influençant les différentes ima­ges du dieu. LADISLAS CASTIGLIONE Geschichte der griechischen Religion. II. 1950. p. 147 et suiv.

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