Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 12.(Budapest, 1958)
CASTIGLIONE, LADISLAS: La statue de culte hellénistique du Sarapieion d'Alexandrie
mais mieux encore par le contenu et les marques iconographiques qui sont les suivantes : le calathos et la ténia, vérifiant les représentations de Sarapis, le motif des mèches frontales, l'échancrure du chiton large et angulaire, ainsi que le manteau rejeté à travers l'épaule gauche et la position de la tête (tournée pour la plupart à droite), et finalement l'expression vive et lumineuse du visage ressemblant à Zeus. Quelques-uns des traits ne sont identiques que dans une partie du groupe, par exemple, le calathos bas orné de feuilles abondantes, les cheveux, par rapport au type canonique plus courts, la barbe fournie, également divergeant du type canonique, etc. Nous ne saurions expliquer la concordance jusqu'aux menus détails des représentations exécutées à des époques différentes que par leur origine commune et par le fait qu'elles remontent à une image de Sarapis qui diverge du type canonique considéré jusqu'à présent comme le seul valable. Le modèle fut sans aucun doute une œuvre hellénistique, les représentations dépendant de celui-là ayant été exécutées pour la plupart à l'époque hellénistique, en général entre le dernier quart du III e siècle av. n. è. et le début du II e siècle de n. è. Aussi faut-il supposer que le modèle était une œuvre excellente et généralement connue, ce qui seul expliquerait le fait que son influence s'est fait valoir dans les genres les plus divers et pendant plus de trois siècles. 19 Nous avons la conviction que ce modèle était la statue de culte du Sarapieion d'Alexandrie. Nombreux points obscurs de l'histoire du culte de Sarapis, plus exactement de l'histoire du Sarapieion d'Alexandrie, furent éclaircis grâce aux fouilles de haute importance, menées entre 1942 et 1949 par Alan Rowe sur le territoire du sanctuaire. 20 Les fouilles ont prouvé incontestablement que le grand Sarapieion hellénistique fut construit par Ptolémée III (246—221). On a trouvé dans la proximité du temple hellénistique encore un édifice plus petit, probablement plus ancien (« sacellum ») dont la date et le caractère n'ont pas pu être exactement établis. Les inscriptions ont permis d'établir la date précise de la fondation du sanctuaire grandiose, entouré d'un péristyle, même de retracer une image assez nette de son sort ultérieur. Sur l'emplacement du temple hellénistique fut édifié au temps de la domination 19 II convient de noter ici que le groupe ci-dessus établi ne comprend pas toutes les images hellénistiques de Sarapis et celles de la haute époque impériale, aussi ne donne-t-il pas tous les types de Sarapis connus de cette époque.Les autres types — à l'étude desquels nous ne pouvons pas nous étendre — ont joué, à en juger du nombre des représentations, un rôle beaucoup moins important. La gemme assurément hellénistique tardive, publiée par Furtwängler (Gemmen, Pl. XXXV, p. 49), ne permet pas de distinguer le type de tête, son attitude et le costume remontent cependant, en toute évidence à un modèle du Ile ou I er siècle. En dehors du groupe ci-dessus mentionné on ne connaît qu'un seul type, suivi par relativement plusieurs représentations, la figure debout tenant la corne d'abondance, considérée par les uns comme Agathos Daimon (p. ex. Furtwängler: op. cit., Pl. XXXIX, 5) et par d'autres comme Sarapis (B i s s i n g : Kultbilder. 1936. p. 15 et 16). L'opinion de Ch. Picard (Laue r-P i c a r d : op. cit. 1955. p. 72 — 76), basée sur la supposition de Wickeln (J. d. I. 32. 1917. p. 164), selon laquelle le hermès archaïsant servant d'élément de soutien de la statute prétendument de Démétrios de Phalère de l'Exèdre de Memphis représenterait Sarapis, est dénuée de tout fondement. C'est un fait généralement connu que les hermès et statues de dieux archaïsants fort en faveur dès l'époque hellénistique, portaient souvent le calathos (p. ex. E. A. 2226; l'Arthemis de Larnaka : Bieber: Sculpt. Hell. Age, Fig. 41), sans toutefois permettre d'en tirer une conclusion relative à une représentation d'un dieu déterminé. La coiffure du hermès de « Sarapis », utilisée par Picard comme un argument décisif, n'est autre que la coiffure archaïque rencontrée très fréquemment dans la statuaire hellénistique (P. ex. l'hermès de Boethos : Bieber: op. cit. Fig. 288.) Sur une critique générale du livre de Picard v.: Matz, F r.: Gnomon 29. 1957. p. 84 et suiv. 20 L'excellente mise au point la plus récente : R o w e, A.: The Great Serapeum of Alexandria. Bulletin of the John Rylands Library Manchester 39. 1957. p. 485 — 512.