Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 12.(Budapest, 1958)
VARGA, EDITH: Les rapports cosmogoniques d'une scene d'offrande figurée sur un fragment de stele égyptienne au Musée des Beaux-Arts
enfers. 71 Souvent neuf ou douze singes le reçoivent à la porte, 72 pour la plupart les mêmes qui gardent l'entrée de la première heure de la nuit. 73 Parmi eux se tient Osiris avec la colonne Ded, saluant le soleil couchant. 74 Osiris et les babouins sont en rapport étroit l'un avec l'autre. A Edfou une paire de singes gardent 75 le corps du dieu, donc aussi celui du défunt devenu Osiris, 76 pour le protéger contre les démons. Ils sont souvent assis le couteau à la main, pour veiller sur le cadavre, 77 pour chasser Seth qui s'approche du défunt. 78 Le texte du papyrus Harris nomme un singe le Seigneur du « Grand cadavre » et le somme de veiller sur le défunt jour et nuit, comme il veille sur Osiris tous les jours à Héliopolis. 79 La barque du défunt devenu Osiris est portée aux enfers par quatre singes 80 qui occupent par cela la place des quatre enfants d'Horus. Et lorsque Osiris — respectivement le défunt — s'incarne dans le corps d'un singe, 81 ce n'est point seulement une transsubstantiation, mais une renaissance qui s'achève avec le soleil sur l'horizon oriental. Car le babouin — y compris son rôle dans l'enfer — conserve toujours les traits de caractère des dieux primordieux, traits qui s'expriment dans le dualisme bien connu dans la religion égyptienne. Son rôle recèle l'essence d'un système philosophique-cosmogonique i la pensée égyptienne est double, mais sa conception naît d'une base unitaire. Les dieux primordiaux conçus sous la forme de singe incarnent le chaos, les quatre éléments négatifs de la matière primordiale et les quatre éléments positifs et constants de l'univers existant. 82 Ils sont à la fois masculins et féminins, c'est en eux que réside toute condition de la vie qui va naître, et dans leur être chaotique on retrouve ensemble la destruction et la naissance. C'est eux qui ont engendré le Soleil qui obtint de ceux-ci son pouvoir créateur et qui retourne chez eux lorsqu'il se rend aux enfers. La personnification sous forme de singes de ces forces chaotiques exprime la plénitude de la mort et de la vie, le processus parallèle de ces forces. Ils sont présents à la naissance et à la mort, au lever et au coucher du Soleil également. C'est eux qui saluent le matin le dieu créateur en poussant des cria 71 Lefèbvre, G.: ASA XX, p. 98 — Petosiris, Inscr. 70 — 71. 72 S t e i n d o r f f, G.: ASA XXXVIII, p. 662. Pl. CXVIII : des singes disposés dans trois rangs, quatre dans chacun, apparaissent dans le Douât lors de l'arrivée du dieuSoleil. Lefébure, E.: Le tombeau de Séti 1er. Pl. IV, 25. — M a s p e r o, G.— Gauthier, H.: Sarcophages IL N° 29314 = Pl. XXIII. Sur le cercueil de Taho neuf singes se tiennent debout. —Rochemonteix, M. —C h a s,s i n a t, Ê\: Le temple d'Edfou. (Mém. Miss. X.) p. 235 et 286 : huit singes. 73 M a s p e r o, G.—Gauthier, H.: Sarcophages II, p. 29. Sur le cercueil de Ousimaré. 74 Ma s p er o, G.—Gauthier, H.: Sarcophages. IL N° 29315. Pl. XXVII. On voit parfois Ôsiris debout sur les deux côtés de la barque crépusculaire. Steindorff: op. cit. p. 662, Pl. CXVII ; L e f é b u r e, E.: op. cit. Pl. IV, 25 ; M a s p e r o, G.: Etudes de Mythologie et d'Archéologie. II. p. 40. 75 Edfou I, p. 20 et suiv. — Sur une stèle d'Abydos deux singes présentent les offrandes à Osiris = M a r i e 11 e, A.: Monum. Abyd. p. 446, N° 1232. 76 Bis s in g, F r. W.: Eine Affengruppe des Mantumehe aus Theben. ZÄS 68. p.. 110-111. 77 M a s p e r o, G.—Gauthier, H.: Sarcophages. II. p. 90 et suiv. 78 Dar es s y, G.: ASA XXI, p. 4. — A Dendérah quatre singes tiennent des. couteaux : Mariette, A.: Dendérah. IV. Pl. IV, p. 78 et suiv. 79 Mag. Pap. Harris VIII, 9-IX, 5. 80 C a p a r t, J.: A propos du cercueil d'argent du roi Chechonq. Chronique d'Egypte, 36. (1943.) p. 197, fig. 28. 81 L e f è b V r e, G.: ASA XXL p. 52. Petosiris, Inscr. 137. 82 Impuissance, Négation, Infinité, Obscurité — Eau primordiale, Air, Ciel, Terre = Spiegel, J.: op. cit. § 292. — Jéquier, G.: (Les quatre cynocéphales. Egyptian Religion IL (1934.) p. 81 : Il considère IJeh comme l'émanation de l'éternité de la matière.
