Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 11. (Budapest, 1957)

TAKÁCS, MARIANNE: Peintures de Bernardo Strozzi au Musée des Beaux-Arts

œuvre fut achetée par August III, électeur de Saxe, par l'entremise d'Algarotti, à la Casa Sagredo de Venise. Il serait difficile, aujourd'hui, d'identifier le « David » de Strozzi décrit dans « La Carta del Navegar Pitoresco », étant donné que le poème, malgré son ton enthousiaste, ne donne que des indications tout à fait sommaires. 15 On ne saurait préciser quelle est la variante à laquelle pense ici Boschini : serait-ce le David de Dresde où un autre, par exemple celui qui se trouvait jadis dans la collection d'Italico Brass à Venise et qui fait aujourd'hui partie de la collection Van Beuningen, ou encore le David de Budapest et de Cincinnati? C'était en tout cas un sujet fort en vogue parmi les représentants de la ten­dence réaliste italienne du XVII e siècle. On doit à Domenico Fetti, à Orazio et à Artemisia Gentileschi, à Orazio Borgianni de nombreuses figures de David conçues dans le même exprit. Le « David », devenu récemment la propriété du Musée des Beaux-Arts con­tribue davantage encore à la connaissance du maître. On peut affirmer néanmoins que tous les tableaux da Strozzi que l'on trouve dans notre Musée constituent des manifestations fort caractéristiques de son art. On y retrouve les figures de grand format se détachant sur un fond sombre, la luminosité harmonieuse des couleurs vénitiennes à reflets d'or. Nous pouvons étudier, dans ces peintures, les robes lourdes jetant souvent des plis d'une blancheur aveuglante, les détails rappelant des natures mortes, les formes robustes et pourtant gracieuses des corps de femmes, l'attitude pleine de grâce des mains potelées, aux ongles allongées, et les taches rousses sur les visages, relevant si bien de la manière propre à Strozzi. En dehors, cependant, des œuvres qui peuvent être attribuées à Bernardo Strozzi avec une certitude entière, nous essayerons ici de rattacher à son œuvre une autre peinture qui se trouve dans notre Musée. La peinture en question, qui est presque un tableau de genre, soutient la comparaison, pour ce qui est de la qualité artistique, avec les meilleurs tableaux de Strozzi. Elle représente, comme tant d'autres peintures de Strozzi, un moment de la vie quotidienne, d'une façon natu­relle, sans fard. 10 Nous voyons sur le tableau, se détachant sur un fond sombre, la figure d'une jeune fille qui dort, vue d'en face, couchée sur un divan couvert d'un tissu en brocart (fig. 47). 17 La fille sommeille,le visage contre les mains croisées sur un oreiller plat en brocart. Le peintre a orné ses cheveux d'un roux doré, d'une tresse artistique faite de perles, de plumes et de fleurs. Les boucles soyeuses et douces sont retenues, sur la tempe droite, par un ruban étroit d'un rose violacé. Le corsage, aux nuances richement variées, jetant des plis nombreux et mous est blanc ; est blanc également le mouchoir étroit bordé de dentelles qu'elle froisse légèrement de sa main droite et dans lequel s'enfoncent trois doigts déliés et pourtant charnus de sa main. Les sourcils épais, la bouche molle, entourée de fossettes, feraient penser à un portrait ; par contre, les reflets roux, scintillants, bien en vue sur le visage et le nez peuvent être attribués à la manière propre au peintre. La peinture, faisant partie de l'ancienne collection Esterházy, est devenue 15 ,,Del Prête Genovese pur se vede David tutto vigor, tutto energia Col spadon e la testa de Golia ; E che ' sia vivo, chi l'osserva ha fede." Boschini: La Carta del Navegar Pitoresco. p. 566. 16 ,,. . . le idee délie sue teste, quantunque vere, sono talvolta rusticane, ed igno­bili". Soprani—Ratti : op. cit. p. 188. — „. . . ho vedute di lui Madonne ed Angioli di forme volgari . . . anche nelle composizioni tutto traea dal naturale ; e spesso faceale di mezze figure all'uso del' Caravaggio". Lanzi: op. cit. p. 272. 17 N° d'inventaire 609. Toile ; 67,5x74 cm. Provenant de la collection Esterházy.

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