Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 11. (Budapest, 1957)
TAKÁCS, MARIANNE: Peintures de Bernardo Strozzi au Musée des Beaux-Arts
temps, 4 on peut affirmer sans risque de se tromper que cette variante fait partie des répliques faites de la main même de l'artiste 5 (ou éventuellement des variantes d'atelier) . Dans son article traitant de la période vénitienne de Strozzi, Anna Maria Matteucci reproduit — par erreur, vraisemblablement — cette variante à la place de «L'Annonciation» complète. 6 L'esquisse de grande virtuosité représentant également l'Annonciation (fig. 44), 7 et servant d'esquisse à un tableau d'autel qui ne nous est connu aujourd'hui que grâce à la gravure exécutée par Pietro Monaco, 8 doit également provenir de Venise. La technique proprement picturale qui se manifeste dans cette peinture, la représentation magistrale du ciel nuageux, la sobriété monumentale, le fait que l'artiste s'y abstient do montrer tout ce qui n'a qu'une importance secondaire, l'utilisation pleine de bravoure du clair-obscur —• tout cela donne de la vie et du mouvement à chaque centimètre carré de l'esquisse. La gravure, il est vrai, suit fidèlement l'esquisse, l'inépuisable richesse picturale de cette dernière y manque néanmoins dans la représentation de détails comme par exemple le brouillard gris qui flotte sous les pieds de l'ange, le plumage scintillant de la colombe qui symbolise le SaintEsprit ou les blancs nuages crépus dans le ciel. «Le denier de César» de Budapest, 9 dont on connaît plusieurs variantes, marque également une étape importante dans la période de maturité de Bernardo Strozzi. Parmi les variantes, bornons-nous à mentionner les tableaux représentant le même sujet qui se trouvent au Musée des Offices à Elorence, au séminaire de Rovigo, dans l'ancienne collection Donati de Mezzocorona et à la Pinacothèque de Munich ; ce sont là, parmi les répliques faites de la main de l'artiste, celles qui serapprochent le plus de notre peinture. 10 Cette peinture nous présente le type de Jésus-Christ tel qu'on le rencontre dans les tableaux de la maturité de Strozzi : c'est un homme jeune, de petite taille, portant une barbe rousse et vêtu d'une robe découpée en pointe de triangle sur la poitrine. Le pharisien est un vieillard à la barbe blanche, au front chauve, figure que l'on voit souvent dans les œuvres du maître. La figure centrale du groupe de gauche, l'homme barbu à la calvitie naissante a également servi de modèle à plusieurs peintures de Strozzi. Le garçonnet du coin gauche, regardant le spectateur en face et coiffé d'une toque à plumet doit être un héritage repris du Caravage. Le brillant coloris vénitien du tableau se manifeste en premier lieu dans la représen4 M a t t e u c c i, A. M. : L'attività Veneziana di Bernardo Strozzi. Arte Veneta. IX. 1955. L'auteur publie le testament de Strozzi, conservé dans les Archives d'Etat de Venise. Le testament énumère les peintures se trouvant dans la maison du peintre en partie comme originaux, en partie comme copies. En parlant de copies, le maître n'a pu penser qu'à des copies faites de sa propre main où dans son propre atelier. (,,... di tutte le Pitture, che sono in casa, cssendo un gran parte originali, ed una altra parte copie . . ."). 5 Cf. Lanzi: Storia Pittorica délia Italia. 4« éd. Firenze, 1822. p. 272. „Ed ho vedute di lui Madonne ed Angioli . . . replicate più volte". 6 op. cit. p. 154. 7 N° d'inventaire 612. Toile; 62,5X32 cm. Don de János László Pyrker. 8 M o n a c o, P.: Raccolta di centodieci stampe. Venezia, 1763. 2« éd. 21. 52. Au XVIII e siècle, le tableau était à Venise comme propriété de ,,N. H. Tomaso Querini al Ponte di Canal Reggio". 9 N° d'inventaire 614. Toile ; 158x225 cm. Provenant de la collection Esterházy. Le tableau est reproduit dans PiglerA. :A Szépművészeti Múzeum Régi Képtárának katalógusa (Catalogue de la Galerie des Maîtres Anciens du Musée des Beaux-Arts). Budapest, 1954. vol. II, p. 95. 10 Cf. Pi g 1er, A.: op. cit. Vol. I. p. 551-552.