Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)
MOJZEB, NICOLAS: Deux tableaux inconnus de Vincenzo Pagano
des éléments stylaires. Les influences vénitiennes et ombriennes que la peinture de la région des Marches a subies ont non seulement éduqué, mais en même temps déterminé Fart de Pagano qui fut un bon apprenti, mais pas assez doué pour que les vieux résultats et les choses apprises ne deviennent, sous sa brosse, des formes dépourvues de contenu. Le Dieu Père du tableau d'Esztergom, le fond drapé et à dossier, figurant presque sur tous ses tableaux de la Vierge, le dessin d'un tracé agréable et d'un caractère arrondi, les taches de couleurs nettement délimitées, sont dûs à l'influence vénitienne, alors qu'il présente en même temps nombreux traits ombriens. Le fond, le groupement des personnages, les têtes d'anges et quelques figures témoignent de l'enseignement, reçu de seconde main, du Pérugin et de Raphael. Bien que les représentations de Pagano soient harmonieuses, et que le peintre assimile les influences de ces maîtres, il devient de quelque façon toujours conventionnel. Il est un vrai maniériste, et l'on est presque tenté de prétendre que c'est grâce aux traditions du Quattrocento qu'il l'est devenu. Vincenzo Pagano était fort populaire dans sa patrie. A Monterubbiano il fut plusieurs fois élu conseiller et prieur, et figurait parfois comme membre d'une commission de conciliation. 4 Comme peintre, il fut encore plus recherché. Les églises de la région des Marches sont tellement peuplées de ses tableaux comme s'il avait voulu satisfaire à toutes les demandes d'art sacré de toute une époque et contrée. Quelques unes de ses nombreuses œuvres sont parvenues même à l'étranger. Parmi les acquisitions récentes du Musée des Beaux-Arts, un tableau d'autel fut inventorié sous la mention : œuvre d'un maître ombrien des environs de 1500 (fig. 8). Ce tableau a tellement d'affinités avec celui d'Esztergom et avec les œuvres connues de Pagano, que nous devons le prendre de toute évidence pour l'œuvre de ce maître. La «Vierge» et le «Saint Jean Évangéliste» sont les répétitions des figures des tableaux de Pagano jusqu'ici registres, aussi le marbre artificiel, figurant dans la plupart de ses tableaux, témoigne-t-il de la main de Pagano. Le tableau de Budapest est d'une meilleure qualité que celui d'Esztergom et aussi plus important. De grandes surfaces de colorations vives, des couleurs claires et une simplicité caractérisent la «Vierge» du Musée de Beaux-Arts. Le manteau d'un rouge tirant sur le lilas de Saint Jean, son gilet de cuir couleur crème, la cagoule gris-brunâtre du moine, la robe bleu-rouge de la Vierge, le plancher de carrés verts et blancs, paraissent en bonne harmonie. L'ensemble est bien disposé et d'une structure claire. Pagano ne s'est pas efforcé de pénétrer plus profondément dans le sujet : la représentation de l'espace ne l'intéressait que rarement, aussi n'avait-il pas le souci de rendre ses personnages plus vivants. Ses tableaux d'un coloris vif et bien vivants ont satisfait le public des petites villes et villages, mais ne présentent pas une évolution artistique marquée. Le tableau de la Vierge du Musée des Beaux-Arts appartient aux œuvres meilleures de Pagano. Il est, particulièrement par ses couleurs vives, un bon exemple de l'ait du peintre, qui, dans ce tableau a donné relativement le meilleur de son art fortement éclectique. Il a dû être exécuté en même temps que «l'Annonciation» de la collection Johnson de Philadelphie (fig. 9), tableau que nous considérons avec celui de Budapest comme des œuvres de jeunesse de ce peintre. 5 Une certaine fraîcheur * Serra, L. : L'arte nelle Marche. Borne, 1934. p. 420—420. s Le tableau du Musée des Beaux-Arts a passé du Ministère des Affaires Étrangères au Musée. 195x143,5 cm, peuplier, huile, jST° de l'inv. 53.7. — Sur le tableau de Philadelphie v. Catalogue of Paintings of John G. Johnson Collection. Philadelphie, 1941. p. 12. La Collection Johnson a bien voulu nous autoriser à reproduire le tableau.
