Radocsay Dénes - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 10.(Budapest, 1957)
HARMATTA, JEAN: Deux gemmes sassanides a inscriptions
façon imparfaite ou sans précision, des caractères disposés à ]'envers, le manque de certaines lettres ou le remplacement de certaines lettres par d'autres. Une partie de ces fautes — surtout les cas dans lesquels une lettre est écrite à l'envers •— est en connexion évidente avec les difficultés rencontrées dans la technique de la gravure. En effet, afin que, sur l'impression du cachet, l'inscription pût être lue d'une façon correcte, il fallait renverser la forme des caractères et les disposer dans un ordre inverse, c'est-à-dire non pas de droite à gauche, mais de gauche à droite. Au cours de cette opération, il devait souvent arriver à l'artisan de graver les caractères dans l'ordre qu'il fallait, mais d'oublier en même temps de donner à tel ou tel caractère sa forme inverse. De telles erreurs se produisent avec une fréquence particulière dans le cas du /. Les autres espèces de défectuosités devaient résulter généralement du fait que les graveurs ne connaissaient l'écriture qu'imparfaitement ou même ne la connaissaient guère et étaient incapables, par conséquent, de reproduire sans faute sur la gemme le texte qui leur servait de modèle. En effet, toutes les fautes auxquelles nous avons fait allusion montrent que les graveurs qui exécutaient les gemmes travaillaient sur la base d'un texte écrit d'avance et non pas sans modèle. C'est ainsi que l'on comprend les fautes d'une nature particulière que l'on relève dans l'inscription de la gemme du Musée des Beaux-Arts. On voit que l'artisan qui a exécuté cette gemme n'avait pas suffisamment de pratique dans la gravure des inscriptions ou bien qu'il connaissait mal l'écriture : en effet, une des lettres t est mal gravée et. dans le mot Hwr, il a sauté une des lettres wjr. Le manque de connaissances de l'artisan — qu'on est en droit de lui attribuer sur la base de ces fautes — explique les autres défectuosités qu'on rencontre dans l'inscription de la gemme. Voici comment nous pouvons imaginer la marche de la gravure de l'inscription : Le buste une fois gravé, il fut clair qu'il était impossible de disposer l'inscription conformément à l'usage, c'est-à-dire autour de la figure gravée ou bien au-dessus et des deux côtés du buste ; sur la pièce que nous étudions, contrairement à la très grande majorité des gemmes, il ne restait de place pour l'inscription que sous Je buste et devant Je visage. Par conséquent, dans ce cas particulier, il fallait déroger à l'habitude déjà générale qui présidait à la disposition des inscriptions et selon laquelle les lettres devaient être lues en les regardant du milieu vers les bords ; si on avait procédé ainsi, l'axe sur laquelle aurait été disposée l'inscription aurait eu une direction exactement contraire à celle de la figure représentée. Pour cette raison, le mage qui avait fait exécuter la gemme ou bien son scribe ne pouvait donner comme modèle au graveur que le texte que nous avons essayé de reconstruire sur la fig. 6a. Sur ce modèle, la partie de l'inscription dont la place était sous le buste devait être lue en la regardant du bord de la gemme ; la partie se plaçant devant le visage était à lire, par contre, conformément à la coutume, en la regardant de l'intérieur. Pour procéder d'une façon correcte, le graveur aurait dû giaver ce texte en renversant la forme des caractères et en les disposant dans un ordre inverse. Si Je graveur avait fait ainsi, l'inscription aurait eu la forme représentée sur la fig. 6b. Cependant, air cours du travail, l'artisan fit plusieurs fautes. En premier lieu, en gravant la ligne 1. il a omis de graver la lettre t à l'envers, ensuite, par manque de place ou par oubli, il a omis de graver une des lettres wjr. En outre, il était, comme il paraît, troul)lé par le fait que les deux parties de l'inscription devaient être lues selon deux directions opposées. En effet, dans la partie de l'inscription placée devant le visage — dans le cas où il la regardait conformément à la direction selon laquelle devait être lue la partie disposée sous le buste •— ni l'ordre des caractères, ni la forme des caractères pris en eux-mêmes ne devaient être gravés à l'envers. Le graveur ne comprit pas bien la différence qui était à maintenir entre les deux parties