Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 9. (Budapest, 1956)
KAPOSY, VÉRONIQUE: Les dessins de Jacob de Wit au Musée des Beaux-Arts
temps, c'est à dire qu'ils datent du début des années 1730, date des aquarelles de Budapest et de Berlin. Le plus beau dessin de Wit du Musée des Beaux-Arts est une esquisse à l'aquarelle faite pour un plafond (fig. 39). 14 Des figures féminines vêtues de jaune, rouge et bleu ciel sont assises dans une attitude gracieuse sur les bords de nuages gris tourbillonnants ou bien elles planent dans l'air tenant de leurs mains des instruments de musique ou de divers objets. A gauche se tient une femme tenant un thyrse, devant elle deux personnages — Bacchus et une nymphe — s'accoudent sur un nuage, à côté d'eux une jeune femme tenant un vase d'or regarde vers le bas, et sur l'autre bord du nuage on voit Fortune assise tenant un roue ailée. Au milieu du tableau une figure féminine traverse le ciel en volant, tenant une baguette et une couronne. A droite on voit deux groupes de musiciens : des bacchantes jouant du tympanon et du triangle, un satyre jouant de la flûte et Pan tenant la syringe. La finesse éthérée, la légèreté et l'élégance à la française font de ce dessin un chef d'oeuvre de Wit. Le seul dessin connu d'une qualité semblable est celui de la collection du Cabinet d'Estampes de Berlin, représentant les dieux des saisons, également parmi les nuages. 13 Les figures accusent elles aussi une parenté entre les deux dessins, par exemple la disposition de la femme au triangle, l'attitude de son pied et l'arrangement de sa robe sont identiques avec la Cérès de Berlin. Sur ce dernier dessin le vase d'or se trouve dans la main de Bacchus qui, tel que le Satyre du dessin de Budapest, est vu de dos, accoudé sur un nuage, et la femme au thyrse figure sur l'un et l'autre dessin. L'attitude du pied et l'arrangement des plis de la robe de la femme à la baguette, planant, réapparaît dans le plafond du Stedelijk Museum d'Amsterdam, exécuté en 1748, 16 où on voit en outre la jeune fille tenant un grand plateau rond à fleurs, figure connue par le dessin de Berlin. L'arrangement des groupes et la disposition des personnages, la manière dont ils planent dans l'air, ainsi que la peinture des vêtements accusent une parenté tellement étroite entre le tableau du Stedelijk Museum, celui qui représente des Muses, daté des années 1740 (figurant à la vente Muller à Amsterdam) 17 et les deux dessins mentionnés, que nous sommes tentés à présumer que tous ont été exécutés vers le milieu des années 1740. La liaison étroite entre les dessins de Berlin et de Budapest par contre, nous invite à poser la question de savoir s'ils n'ont pas été destinés à la décoration du même palais. Le Cabinet des Estampes du Musée des Beaux-Arts conserve encore deux dessins de Wit d'importance moyenne. L'un est une étude de figures, aux craies noire et blanche, faite pour le tableau peint entre 1736 et 38 pour l'Hôtel de Ville d'Amsterdam, intitulé « Moïse choisit les 70 vieillard », 18 tandis que l'autre est une esquisse de putti (fig. 40), tracée à la plume, lavée et rehaussée de blanc sur papier de 14 Signé : « J. d. Wit invt ». No de l'inv. 1917 — 201. Il a figuré aux expositions suiantes du Cabinet des Estampes du Musée Hongrois des Beaux-Arts : Nouvelles Acquisitions. 1917. No 93. LXIV. Dessins Néerlandais. 1932. No 242. 15 Bock, E. — R o s e n b e r g, J. : op. cit. No 2.256. 16 Catalogus der historische tentoonstelling. Amsterdam, 1925. II. 17 Reproduit dans : Collection . . . Chevalier Alphonse de Stuers . . . Vente publique à Amsterdam le 12 Avril 1932 . . . Maison Frederik Muller. No 276. Les plafonds de La Haye de Wit représentant la musique de manière allégorique, datés également des années 1740 (Musée Royal de La Haye, Mauritshuis. 1914. p. 438 — 444. Nos 731 — 755). 18 N° de l'inv. 1710. 307 X 199 mm. Provient de la succession d'Etienne Delhaes. Selon Fr. Antal il est l'oeuvre de Ch. Dietrich, et selon F. Lugt il est dû à de Wit. Communication par lettre).