Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 9. (Budapest, 1956)

KAPOSY, VÉRONIQUE: Les dessins de Jacob de Wit au Musée des Beaux-Arts

Christ s'élevant dans les hauteurs — le peintre, par le fait que la ligne du corps du Christ croise le tranchant de la dalle de pierre, a trouvé dans le tableau une meil­leure solution par rapport au dessin de Vienne. Dans la toile de Stockholm, le groupe des soldats s'est élargi : cinq soldats figurent au lieu de trois. Le personnage couché au premier plan est encore présent dans la mémoire de l'artiste, or là il est disposé autrement. L'homme reposant la tête sur le bras droit, du dessin de Vienne, est, dans le tableau de Stockholm vu en entier, dormant et reposant la tête sur les deux bras. Les rapports entre les proportions des personnages du premier plan et les sol­dats s'avançant brusquement de l'arrière plan, ne sont pas satisfaisants : la dis­tance relativement petite entre les deux groupes ne motive pas le rapetissement des figures du second plan. Compte tenu de toutes ces phases de la composition et de leur évolution gra­duelle dans les représentations de même sujet, nous estimons que la plus évoluée, et par conséquent la plus tardive des trois est celle du dessin de Budapest. Ce dessin à l'aquarelle, par son fini, par ses figures rendues avec une précision parfaite et par ses couleurs vives — le feuillage vert-bleuâtre des arbres et des buissons est en accord avec le bleu clair de l'arrière plan, la couleur de chair des soldats vêtus d'un costume gris acier est brun-rougeâtre, et le soldat debout à droite porte un manteau d'un rouge vif — est quasi un pendant de l'Annociation de Budapest, ce qui permet de conclure qu'ils ont été exécutés à peu près dans les mêmes années, en 1732—33. Cette date se trouve confirmée par une lettre de Wit du 20 septembre 1733, dans laquelle il signale qu'il est en train de peindre pour l'église des Carmélites (Fransche Roomsche Kerk) d'Amsterdam un tableau représentant la Résurrection. 8 Wit estimait la composition de Budapest la plus mûre, ce qui est attesté par le fait qu'il a peint le même sujet à l'aquarelle en 1735, en n'effectuant que de menues modifications insignifiantes. 9 Aux « Résurrection » de Budapest et d'Amsterdam se rattache encore une étude aux craies blanche et noire pour la tête du Christ, 10 dessin figurant également à la vente de Vries. La tête prétendant à la beauté idéale raphaëlesque, ainsi que les représentations de la Résurrection elles mêmes montrent que Wit fut non seulement continuateur des traditions rubeniennes, mais que la peinture italienne, notamment celle de l'école de Raphaël, et avant tout l'art plus froid et graphique de Guido Reni ont fortement agi sur son art. 11 Il a dessiné la tête du Christ mentionné aussi la Résurrection et le Triomphe, avec les enseignements de Dürer ; il étaye son opinion par le fait que la première représentation de cette sorte apparaît sur le frontispice de la première bible de Luther (Schrade: op. cit. p. 298 — 299). De la vaste diffusion du frontispice de la bible fait preuve le tableau de même sujet de Franz Zimmermann, daté de 1540 (Katalog der Alten Meister der Hamburger Kunsthallc, 1956, p. 154, N» 586), ainsi que la même représentation figurant sur le plat d'émaille de Pierre Reymond. (Marvin Chauncey Ross: Notes on enamels by Pierre Reymond. The Journal of the Walters Art Gallery. II. 1939. p. 87 — 88, Fig. 12, 14. — Gest M. Pierre Melier qui a attiré mon attention sur ce plat.) — Dans la succession de Wit figment deux tableaux représentant la Résurrection (Bredius: op. cit. p. 744, N° 28; p. 746, N» 72). 8 Al her din gk T h i j m, J. A. : Jacob de Wit. 1920. p. 258 —259. 9 Signé : « J. de Wit inv et f. 1735». Reproduit et décrit dans : Catalogue van Gogh. No 906. Pl. XXV. 10 Catalogue ... van Gogh. No 900. Pl. XXIV. 11 Les dessins de Budapest et d'Amsterdam (celui qui a figuré à la vente Vries) accusent une parenté avec le tableau de Guido Reni, intitulé la « Résurrection du Christ », se trouvant à l'église San Domenico de Bologne. Le fait que Wit avait connu l'art de Raphael et de son cercle se trouve attesté par un dessin de l'Albertina représentant le Christ sortant de son tombeau (N° de l'inv. 10.632), qui est la réplique du Christ

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