Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 9. (Budapest, 1956)

RADOCSAY, DENIS: La «Crucifixion», Sväty Ondrej nad Váhom

LA « CRUCIFIXION » DE SVÄTY ON DRE J NAD VÁHOM U y a près de 20 ans que Edith Hoffmann, ancien conservateur du Musée des Beaux-Arts, a établi avec une exactitude exemplaire la liste des gravures servant de modèle aux tableaux de chevalet de la Hongrie médiévale. 1 Les examens effec­tués depuis, ont complété les résultats de ses recherches présentant en plus quelques emprunts. Avec cette liste, le travail relatif aux emprunts de gravures en Hongrie peut être considéré comme terminé, les quelques nouvelles iden­tifications ne modifiant pas pour l'essentiel la vue d'ensemble retracée par Edith Hoffmann. Résumant brièvement les enseignements fournis par cette liste, on constatera que les produits de l'art graphique allemand furent bien connus par les ateliers de tableaux de chevalet gothiques hongrois, et que les compositions gravées furent empruntées, bien que rarement, même par les peintres de retables moins importants, travaillant dans les ateliers plus éloignés des centres directeurs. Moins de 200 sur les 2500 compositions de tableaux de chevalets hongrois sont authentiquement des emprunts. Le retable consacré à Saint André de Sväty Ondrej nad Váhom (Liptószent­andrás) appartient aux monuments provinciaux de la peinture de chevalet de Hon­grie. Bien que dans le cours de nos recherches il en était plusieurs fois question, ce tableau n'a pas suscité l'intérêt qu'il méritait. Ses panneaux reflètent le style de l'Ecole Danubienne. Les quatre volets intérieurs représentent la Crucifixion, (fig. 22) la Résurrection du Christ, le Martyre de Saint André et sa Crucifixion, tandis que les panneaux extérieurs figurent des saints accouplés. Le retable est daté par l'inscrip­tion visible sur la -barre transversale médiane intérieure du volet droit, de 1512. 2 D'entre les panneaux intérieurs, c'est le Martyre de Saint André et la Crucifixion qui nous frappent par leur composition inusitée. La technique défectueuse du pein­tre nous autorise à supposer que le maître n'avait pas créé sa composition indépen­demment, mais qu'il s'inspirait de certains modèles. Parmi les quatre scènes intérieures du retable celle du Martyre de Saint André est née sous l'influence des compositions figurant le Couronnement d'épines et le Christ en dérision. La composition de la « Crucifixion » est unique parmi les monuments hongrois et n'est fréquent ailleurs pas non plus ; son analogie la plus proche peut être retrouvée dans la composition de même sujet, faisant partie de la série représen­tant les Sept douleurs de la Vierge, série attribuée à un disciple de Dürer et conservée au Musée de Dresde (fig. 20). Bref, sont identiques dans tous deux tableaux : la ligne oblique de la croix du Christ, l'arrangement de l'arrière-plan (de gauche une colline plantée d'arbres, à droite une vue s'ouvrant sur les montagnes éloignées, sur le fleuve s'étendant devant les montagnes et sur l'édifice s'élevant sur la rive du fleuve), la 1 Hoffmann, E. Jegyzetek a régi magyar táblaképfestészethez. (Notes sur l'ancienne peinture de chevalet hongroise.) Arch. Ért. L. 1937. 2 R a d o c s a y, D. : A középkori Magyarország táblaképei. (Les tableaux de chevalet de la Hongrie médiévale.) Budapest," 1955. p. 177 et 366. Pl. CCXVI.

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