Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 9. (Budapest, 1956)
CASTIGLIONE, LADISLAS: Deux nouveaux exemplaires de l'Aphrodite d'Alexandrie
tandis que le bras gauche était serré contre le corps et ne s'élevait qu'à partir du coude. La ligne doucement ondulée de la gouttière parcourant le dos indique la position de l'épine dorsale convenant à cette attitude. Le type du torse est déterminé par l'attitude des bras, habituelle dans les représentations de l'Anadyomène. Le modèle original de ces fragments peut être reconstitué d'après les imitations hellénistiques de la manière suivante: 4 la figure de femme nue pèse sur la jambe gauche et porte la jambe droite légèrement pliée un peu en avant. Le haut du corps s'incline à partir de la hanche vers la gauche, et l'épaule droite s'élève un peu audessus de l'autre. Elle lève le bras droit à hauteur de l'épaule et tient la natte de cheveux droite de la main tournée en dedans, en pliant le bras dans le coude et tirant horizontalement le mèche dont le bout libre retombe sur l'épaule. Le haut du bras gauche est serré contre le corps, tandis que l'avant-bras plié en angle aigu s'élève pour tenir la natte gauche qu'elle tire doucement de côté et qui, retombant vers l'épaule, conserve presque sa position verticale. La tête est doucement tournée à droite et vers le haut dans une direction opposée à la flexion du corps. La courbure opposée des hanches et des épaules, le mouvement dessinant une ligne plusieurs fois arquée partant des pieds et continuant dans l'arc du buste incliné à gauche, puis se dirigeant dans la tête de nouveau à droite, sont basés sur le développement — dû à Praxitèle — de l'attitude de contraposte de la sculpture du V e siècle. La figure doucement incliné, l'effort d'une asymétrie équilibrée se manifestant le mieux dans l'attitude des bras, et la pose accentuant les contours, se bornant à une seule vue, constituent les traits les plus importants de la création originale. La recherche récente est unanime à établir que la statue — qui peut être reconstituée d'après ce qui est dit ci-dessus — a été érigée en Alexandrie, probablement dans un des sanctuaires renommés 5 et qu'elle fut exécutée dans le premier quart du III e siècle par un disciple de Praxitèle. 6 Le motif fondamental fut créé par Apellès dans sa peinture célèbre de Kos, représentant Aphrodite naissant de la mer et séchant ses cheveux. 7 Le sculpteur hellénistique est parti de la peinture d'Apellès en la transposant en sculpture, 8 d'une part, tandis que d'autre part il l'a complété conformément aux exigeances de la sculpture, en donnant une forme distincte au bas du corps qui, chez Apellès, sont plongées dans l'eau et ne sont visibles qu'indistinctement. La statue de l'Anadyomène se conforme organiquement à la tendance principale généralement reconnue de la scrdpture de la haute époque hellénistique 4 La figure entière est le mieux présentée par une pièce de la trouvaille de bronze de Galjûb: Ippel: Der Bronzefund von Galjûb (1922) N° 7, Pl. III. 5 Watzinger: op. cit. p. 90., Lippold: Die griechische Plastik (1950) p. 327. — Les représentations figurant la statue dans un sanctuaire : Kaufmann; Graeko-ägyptische Koroplastik (1915) Pl. 30, N° 233 ; C a s t i g 1 i o n e, L. : A terracotta Box from Roman Egypt. Acta Antiqua I (1953) p. 474, fig. 2. — Sur les sanctuaires d'Aphrodite d'Alexandrie: Otto, W. : Priester und Tempel. II. (1908) p. 266; Calderini: Dizionario I (1935) p. 96, 100 et suiv. ; Visser: Götter und Kulte (1938) p. 38. 6 Dickins: Hellenistic Sculpture (1920) p. 20 et 21. Vogt: Exp. Sieglin II, 2 (1924) p. 21 et 22; Watzinger: op. cit. p. 90 ; Lippold: op. cit., p. 327; Bieber, M.: The Sculpture of the Hellenistic Age (1955) p. 98. 7 Overbeck: Schriftquellen 1847 —1863., Rumpf: Malerei und Zeichnung (Handb. d. Arch. 1953) p ; 147. 8 Watzinger: op. cit. p. 90. — La statue, bitie décidément sur un seul plan, témoigné d'un modèle pictural.