Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 8. (Budapest, 1955)
KÖRNET, EVE: La LXXXVIIIe exposition du Cabinet des Estampes. Nouvelles aquisitions II.
de la beauté paisible se concrétise dans l'âme de l'artiste en oeuvres d'art. C'est cet idéal qui engendre le monde harmonieux et pur des lignes et des formes de ses compositions évoquant le sentiment d'une vie heureuse et calme. L'oeuvre graphique d'Eugène Barcsay (1900—) est représentée à l'exposition par les produits de son activité pédagogique : les feuilles de son « Anatomie artistique », livre prix Kossuth, ainsi que par deux études intitulées « Homme et draperie ». Les traits fins du crayon modelant les formes avec un soin minutieux, le style accentuant les unités essentielles de la forme et les connexités fonctionnelles du corps humain, font un grand effet sur la jeune génération d'artistes graphiques. Les jeunes artistes figurent à l'exposition au nombre relativement plus restreint et par des feuilles peu nombreuses. Parmi celles-ci il convient de retenir l'étude de nu féminin du sculpteur Thomas Vigh (1926—), dessin à la craie exécuté avec une plasticité concise (1952), ainsi que les illustrations pour Dickens à l'encre de Chine lavée, une d'Alexandre Ernyei (1924—•) et une de Tiburce Csernus (1927—). La déchéance de notre art de la caricature, l'emploi des schéma éprouvés au lieu d'une manière de voir satyrique, analytique et pénétrante, se manifestent, hélas, aussi à cette exposition. La présentation de l'art de la gravure est fort pauvre déjà du fait du manque de place, elle ne peut donc donner, encore moins que les dessins, une image satisfaisante de son évolution. Parmi les feuilles exposées on retiendra l'eau-forte de Wladimir Szabó (1905—•), intitulée «Marché», pénétrée d'humour populaire, les monotypies de Charles Koffán (1909—), représentant le Portrait de l'artiste par lui-même et une Nature morte, exécutées avec une technique parfaite (1954), quelques feuilles de Joseph Domjan (1907—), artiste qui a perfectionné la technique de la gravure sur bois en couleurs. Ce dernier figure à l'exposition avec une gravure intitulée « Cocquelicots » et une qui fait partie de la série intitulée « Budai Nagy Antal ». Dans ce thème perpétuant le soulèvement du peuple, l'artiste est parti de l'exemple de la série « Dózsa » de Jules Derkovits, or, la vision dramatique de cette dernière est, dans la série historique de Dómján, plutôt de caractère décoratif et narratif, se rapprochant de l'art populaire. La série des estampes se clôt sur une eau-forte d'Arnold Gross (1929—), «Après-midi d'été» (1954) paysage abondant d'imagination narrative et apportant un grand soin même aux menus détails (fig. 53). EVE KÖRNER