Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 8. (Budapest, 1955)
AGGHÁZY, MARIE: L'adoration des Bergers. Nouvelles données sur la migrationdes motifs baroques
renées sont dues en grande partie à la maladresse du sculpteur. A savoir, ces divcrgeances ne sont pas visibles sur l'épitaphe de Levoca qui, dans d'autres détails est bien plus proche du modèle que l'exemplaire de Budapest. (Par exemple, les ailes de l'ange de l'arrière-plan, etc.) On n'y voit une modification que dans l'arrière-plan représentant une ruine d'écurie, modification due au format changé du bas-relief, ainsi que dans la convergeance des éléments architecturaux. En rendant sensible l'espace et en ordonnant les personnages l'un derrière l'autre, le groupe principal a conservé, dans son ensemble, davantage du modèle. Ces caractéristiques du bas-relief de Budapest correspondent encore mieux à celles de l'exemplaire suivant : un bas-relief en plomb allemand du XVI e siècle, conservé au Musée de Berlin (fig. 28) 8 qui, sauf les deux bergers conduisant les animaux dans le fond central, est, par son caractère tiré en largeur, conforme au nôtre. Entre les diverses figures il y a plus d'espace libre, la scène est plus aérée et relâchée que sur la gravure. Le bas-relief de Budapest, de même que l'épitaphe de Levoca de dimensions analogues, emploient des formes plus plastiques, mises en relief par les effets du clair-obscur, tandis que la plaque de Berlin est un relief plat et ne marque les personnages de l'arrière-plan que par des contours gravés dans le fond, figures qui se détachent à peine sur le plomb. Les motifs du cadre nous autorisent à identifier le maître de l'épitaphe de Levoca avec Paul Gross aîné de Szepesszombat. 9 Il est fort probable que ce Paul Gross aîné, actif dans le comitat de Szepes, ainsi que son fils de même nom, également sculpteur, soit un descendant de Frédéric Gross, sculpteur vivant dans la seconde moitié du XVI e siècle à Breslau, ou d'un de ses fils également sculpteurs. L'emprunt des compositions des gravures a dû être, dans cette famille, une tradition, car Frédéric Gross, dans la scène de l'épitaphe Uthmann de l'église Sainte Elisabeth de Breslau, représentant l'Apparition d'Ezékhiel, avait choisi comme modèle un tableau provenant de l'école de Floris, conservé également dans cette même église. 10 11 convient cependant de noter qu'au cas où aucune gravure ne sert d'intermédiaire entre la conception originale et le bas-relief, ce dernier est contraint d'effectuer des modifications bien plus frappantes, par rapport au modèle. Les marques du style nous permettent de conclure que le maître de l'épitaphe de Levoca était sous l'influence absolue du maître de la chaire de l'église Saint Jacques, c'est-à-dire, qu'il fut le disciple de Christophe Kolmitz. Par contre la chaire exécutée dans les années 1620, se conforme, quant à sa structure et au style de sa décoration, encore aux modèles de l'Allemagne du Nord et de la Silésie (Breslau, église Sainte Madeleine, 1579—1580, Fr. Gross ; Magdebourg, Dôme, 1595—1597, Chr. Kapup, etc. 11 ). Le fait que l'un des bas-reliefs de la cathédrale de Magdebourg est lui aussi une copie de la scène de l'Adoration des Bergers, gravée par Sadeler, semble confirmer les rapports nordiques de l'école de sculpture de Levoca. Cette même scène figure finalement sur une épitaphe de Meldorf, datant de 1602. 12 La diffusion de la composition de Hans von Aachen, souvent copiée et répandue dans un cercle fort étendu, doit donc beaucoup à la gravure de Sadeler. La série 8 Plomb. 191 X 153 mm, N° de l'inv. J. 5773. — V ö g e, W. : Königliche Museen zu Berlin. Die deutschen Bildwerke und die der anderen Cisalpinen Länder. Berlin, 1910. p. 284. N° 815, Pl. XXVI. 9 Schür er, O.-Wiese, E. : Deutsche Kunst in der Zips. Brünn, 1938. p. 86, 212. 10 Nickel, W. : Die breslauer Steinepitaphien. Strasbourg, 1924. p. 14, Pl. V. 11 Mayer, H. : Deutsche Barockkanzeln, Strasbourg, 1932. p. 32 et suiv., 36. PI. III. 12 O s t e n, G. von: Katalog der Gemälde alter Meister in der Niedersächsischen Landesgalerie. Hanovre, 1954. p. 31.