Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 7. (Budapest, 1955)
VARGA, EDITH: La représentation de la création du monde sur un fragment de cercueil au Musée des Beaux-Arts
L'inscription de gauche est tellement défectueuse qu'en dehors de quelques signes, rien n'y est reconnaissable. La scène et l'inscription ont été primitivement disposées sur le côté du couvercle du cercueil, intercalées entre maintes autres représentations. Les trous percés dans la bordure indiquent que le couvercle a été fixé à la cuve par des clous en bois. Sur le revers on peut découvrir des débris de toile collés au bois. Les diverses couleurs permettent aux détails de se détacher vivement sur le fond jaune. Par la variation du bleu, du vert et de la terre-cuite, le jaune étant invariablement présent, l'effet de couleur de la scène donne une image d'ensemble harmonieuse, malgré le coloris audacieux. La représentation, ainsi que la partie du texte ont été exécutées avec la technique employée pour la peinture murale. 5 Les contours de la représentation et de l'inscription ont été tracés au rouge sur fond jaune, servant ainsi d'esquisse pour l'exécution détaillée. Sur le fragment ce premier dessin est clairement perceptible tant dans la scène que dans les lignes des hiéroglyphes. Dans le cas présent les deux phases du travail n'ont pas dû être exécutées par la même main: il existe une différence sensible entre la qualité du dessin et celle de la peinture. Le tracé sûr et léger, la routine et le don de composition du dessinateur diffère sensiblement de la manière incertaine du peintre manquant d'exercice: le pinceau parfois s'enfuit de sa main, dépassant les contours (par exemple sur la tête et le sein de Nout), tandis que parfois il ne couvre pas entièrement de couleur la forme prédessinée. Dans la pose de la couleur il n'est pas non plus conséquent: il couvre la forme cernée tantôt par une couche mince, tantôt par une couche de couleur grossièrement épaisse (par exemple dans les hiéroglyphes). Il nous est permis de supposer que la représentation a été exécutée dans un grand atelier où les travaux de détails ont été répartis, et par suite de cette méthode le cercueil aurait en effet passé par plusieurs mains jusqu'à ce qu'il fut complètement terminé. 6 Il a pu être exécuté à Thèbes où au temps du Nouvel Empire de nombreux ateliers ont travaillé dans le district de la nécropole, fabriquant divers objets funéraires et des cercueils. La probabilité en est d'autant plus grande que les cercueils portant les marques du style de notre fragment proviennent presque sans exception de Thèbes. 7 Les personnages apparaissant dans la ligne supérieure de la scène encadrée sont connus par la symbolique religieuse de l'époque précédant le Nouvel Empire. La conception de i'âme-Ba figure déjà de bonne heure tant dans la croyance populaire 8 que dans la religion officielle et apparaît souvent dès le Moyen Empire, dans les peintures murales des tombeaux, or sa forme à tête humaine, avec la barbe des dieux et au corps d'oiseau, n'apparaît dans les représentations qu'au temps du Nouvel Empire. La représentation de la conception de l'âme sous forme de bélier est également habituelle, bien que l'on n'ait ajouté à la couronne d'Atef — reposant sur des cornes de bélier dont il était coiffé —- le disque solaire et les deux serpents Ureus coiffés du disque solaire, qu'au temps du Nouvel Empire. 9 Les deux yeux apparaissent 5 W i 1 li a m s, C. R.: The decoration of the tomb of Per-Neb. New York, 1932. p. 22. 6 Maspero, G.: L'archéologie égyptienne. Paris, 1887. Fig. 253. 7 Koefoed, O.-P e t e r s e n : Catalogue des Sarcophages et Cercueils Égyptiens. Copenhague, 1951. AEIN 62, AEIN 63, AEIN 1069. — A Handbook to the Egyptian Mummies and Coffins Exhibited in the British Museum. No 24906. 'Bonnet, H: Reallexikon der ägyptischen Religionsgeschichte. Berlin, 1952. p. 74. 9 B o n n e t, H : op. cit. p. 57. Ô