Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 7. (Budapest, 1955)
TAKÁCS, MARIANNE: Un nouveau portrait de la reine Marie de Hongrie a la Galerie des Maîtres Anciens
yeux cernés de la veuve, le deuil profond que la ,, Vidua Christiana", après la mort de son mari, n'a jamais abandonné, 8 ne sont point d'un effet attrayant. Parmi les portraits de son âge avancé, la Galerie Historique Hongroise possédait depuis 1910, un portrait qui a été exécuté probablement à l'âge d'environ 40—45 ans, et qui a passé plus tard au Musée des Beaux-Arts. 9 Parmi les peintres importants de l'époque c'est Jan Vermeyen, Barend van Orley et le Titien qui ont représenté la reine douairière, qui, en dehors des portraits, figure souvent dans les arrières plans et scènes de genre des compositions religieuses, dans les figures des illustrations de livres et celles des tapisseries. D'innombrables gravures et médailles perpétuent ses traits et plusieurs sculptures importantes ont été exécutées d'après elle. La nouvelle acquisition du Musée des Beaux-Arts, portrait qui représente la reine âgée de 20 à 25 ans environ (fig. 25), se détache vivement des autres portraits de la reine au regard sévère, aux yeux cernés de noir, et vêtue de noir et blanc. Nous voyons une jeune femme rêveuse, vue de trois quarts, dans une cape bordée de fourrure brune enveloppant sa robe. Les rubans de son bonnet blanc habituel descendent jusqu'à la poitrine. Elle porte dans l'échancrure de sa robe noire une mince bordure blanche qui ne remonte pas étroitement jusqu'au menton, mais laisse entrevoir un peu du rose de la peau. Elle repose ses mains fines et expressives, aux doigts minces, sur un parapet, et porte sur l'index une petite bague avec une pierre rouge. Son visage d'un teint rosé se détache tendrement du bonnet blanc dont le tissu transparent laisse entrevoir magistralement l'arc mince des sourcils et le front blanc. Les lèvres charnues, un peu saillantes, sont vers le milieu d'un rose plus fort. 10 La reine, sur ce tableau, est plus belle que sur les autres qui la représentent en costume de deuil. Parmi les portraits exécutés après 1526, la recherche a accepté, d'après les données écrites, comme le plus ancien, celui qui a été peint en 1530 à Augsbourg par Jan Vermeyen (fig. 26), sur commande de l'archiduchesse Marguerite. 11 Sur ce tableau la reine douairière paraît plus âgée qu'elle ne l'est en réalité (en 1530 elle avait 25 ans), les poches sous ses yeux, la toile opaque du bonnet des veuves, la robe noire enveloppent même la cou, présentent une femme aux traits prononcés, faite pour régner. Le portrait de Vermeyen est, comparé à notre nouvelle acquisition, d'une conception plus aérée et moderne: c'est la manière plus libre et les résultats techniques des romanistes néerlandais qui s'y font valoir. Parmi les représentations connues de la reine douairière, c'est la nouvelle acquisition de notre musée qui paraît être la plus ancienne. Friedländer, en identifiant le tableau, est parti de l'âge du ,,Maître de la légende de Marie 8 Cf. Sermon funèbre de la reine Marie de Hongrie" par Fr. Richárdot. Anvers, Plantin, MDLIX. p. 25. 9 Peintre des Pays Bas Méridionaux: „Portrait de Marie reine de Hongrie", huile sur bois; le champ pictural est de 25,3X 18,5 cm. No de l'inv.: 6961. 10 Notre nouvelle acquisition, comparée à la partie du retable provenant de la main du ,,Maître de la légende de Marie-Madeleine", se rapproche de celle-ci particulièrement dans la peinture des lèvres et des sourcils. 11 Jan Vermeyen séjournait à Augsbourg a partir de mai 1530 jusqu'en octobre de cette même année, et y peignit les portraits de Ferdinand, d'Anne et de Marie. Registre n° 1833 de la Chambre des Comptes, aux Archives du Royaume de Belgique; Registre n° M. 216. de la Chambre des Comptes aux Archives du Département du Nord à Lille. Il cite P i n c h a r t, A.: ,,Tableaux et sculptures de Marie d'Autriche. . . 1558." Revue Universelle des Arts. III. Paris, 1856. p. 137. •