Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 6. (Budapest, 1954)

RAJNAI, NICOLAS: L'exposition Ladislas Paál

détails dans la répétitions du même sujet qui compte elle aussi comme une nouvelle création. Un apprenti n'aurait jamais eu l'audace de changer les détails, ni l'aptitude. Il est donc évident que Munkácsy a peint à lui seul, en 1882, la répétition acquise récemment par le musée. Nous devons toutefois souligner que la fraîcheur de la facture et la force expressive justifient elles aussi ce fait. La composition achevée du «Héros du village» n'était jusqu'ici pas représentée an Musée des Beaux-Arts. Bien qu'elle n'appartienne pas aux tableaux de genre les plus importants de Munkácsy, elle nous présente de nombreuses figures populaires bien observées et peintes d'une manière exquise. La variante nouvellement acquise par notre musée enrichit heureusement sa collection de Munkácsy fort variée. ZOLTÁN FARKAS L'EXPOSITION LADISLAS DE PAÁL Le nom de Ladislas de Paál n'est guère connu au-delà des frontières de la Hongrie. Il a cependant sa place dans l'élite de l'art européen, dans le même rang où l'on retrouve les noms de Rousseau, Daubigny, Diaz, etc. Malgré sa mort précoce il a atteint au sommet de la peinture de paysage réaliste et a créé toute une série de chefs-d'oeuvre. La Galerie des Tableaux Hongrois Modernes du Musée des Beaux-Arts a commémoré en 1954 par une belle exposition le 75

e anniversaire de la mort du grand paysagiste hongrois. M. Ladislas Bényi qui organisa l'exposition, rassembla à cette occasion toutes les oeuvres de Paál, tenues actuellement à jour en Hongrie. Leur nombre est malheureusement fort restreint : 50 peintures à l'huile et 4 dessins. La petite exposition ne comprenant que quelques salles, suffit cependant pour donner un tableau satisfaisant de l'oeuvre de ce maître hongrois d'un talent exceptionnel. Les 50 oeuvres exposées nous permettent d'apprécier l'épanouissement de son art dans les dix années de sa courte vie — il ne vécut que 33 ans — passées dans le travail créateur. L'exposition — dans les cadres imposés par les exigences esthétiques — suit dans l'ordre chronologique le chemin de Paál, qui arriva avec des pas de géant, avec une rapidité prodigieuse à la réalisation intégrale de ses efforts artistiques. Les tentatives naïves des premiers coups d'ailes, la fixation fidèle des enseignements de l'Académie de Vienne, les excursions aux Pays Bas (Beilen), la série de paysages de son époque de Düsseldorf comprenant déjà -quelques chefs-d'oeuvre, et finalement les oeuvres exécutées pendant les années passées à Barbizon, apportant les grands résultats finales, sont les «étapes que Paál traverse. Ces étapes sont fidèlement présentés à l'exposition. Ladislas de Paál apprit à connaître et à aimer la nature en errant dans les forêts immenses de la Transylvanie. Il a percé le secret de la forêt et •du paysage au cours des grandes excursions qu'il fit pendant les vacances .d'école, lorsqu'il parcourut les monts et les vallées : il sur pit les formes mystérieuses apparaissant comme dans une brume à travers les buées de l'aube, les crépuscules aux ombres longues et aux firmaments rouges, se glissant entre les arbes, les sortilèges éblouissants du soleil dont la lumière