Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 6. (Budapest, 1954)
CZOBOR, AGNES: Remarques sur une composition de Jan Muller
Il est cependant intéressant de noter que sur le dessin de Schönfeld la table n'est pas disposée dans une ligne diagonale, mais qu'elle est parallèle au plan du tableau, tandis que sur le tableau on la voit de nouveau en diagonale, comme sur la gravure de Muller. Ce fait, ainsi que la grande différence entre la composition du dessin et du tableau, rendent — selon nous •— douteux que le dessin soit en effet l'esquisse du tableau de Munich. 6 Möhle attribue la divergence entre la composition du dessin et du tableau au fait que le tableau a été exécuté en Italie sous l'influence du Tintoret et de Veronese. L'influence du Tintoret peut, en effet, être remarquée sur le tableau de Schönfeld, or, en ce cas, le peintre n'a pas été obligé de subir l'influence direct du maître vénitien. A notre avis l'influence du Tintoret se fait sentir sur la gravure de Jan Muller également. De Roever, 7 rendant compte de la succession de Jan Muller, énumère aussi des vues de l'Italie et pose la question : Jan Muller a-t-il été réellement en Italie ? Selon nous il est fort probable aussi que Jan Muller, comme tant d'autres de ses contemporains, ait été en Italie. Cette suppositions est confirmée non seulement par la forte influence vénitienne, qui se fait sentir sur la feuille du «Festin de Balthazar», mais aussi par le fait que Jan Muller était le fils de Harmens Muller, célèbre éditeur de gravures d'Amsterdam, graveur lui aussi. Sa situation financière et les propres intérêts exigeaient qu'il offrît à son fils, propriétaire futur de son entreprise, la meilleure éducation artistique possible. Jan Müller fut l'élève de Goltzius. En dehors d'Amsterdam il travailla aussi à Anvers et fut en relations directes avec les peintres maniéristes néerlandais : il grava de nombreuses feuilles d'après leurs oeuvres. Les catalogues raisonnes des oeuvres graphiques mentionnent la feuille représentant le Festin de Balthazar comme une composition des plus importantes de ce maître. 8 Nous la situons au milieu des années 1590. En ce qui concerne la beauté, le pittoresque et le tracée exquis, il n'y a parmi ses gravures qu'une seule qui l'égale : c'est la feuille représentant l'Adoration des Mages, exécutée en 1598, feuille qui porte à peine quelques traces des déformations du maniérisme et qui rappelle fortement les compositions de Frans Francken IL Le «Festin de Balthazar» quelque peu antérieur à celle-ci, est encore plus rattaché au maniérisme : la figure casquée du premier plan à gauche évoque Spranger, et les jeunes hommes autour du baldaquin rappellent les figures élancées d'Abraham Bloemaert. Cette feuille nous rappelle elle aussi à première vue de telles scènes de festins peintes par Frans Francken II, nous la considérons cependant antérieure à celles-ci et bien plus maniérée. 9 or cette fois non avec des figures de femmes, mais avec des figures d'hommes tenant une torche. Nous avons trouvé un tableau fort ressemblant à celui-ci, représentant la danse de Salome, au Musée d'Esztergom figurant sous le nom de Frans Francken II. 6 Les tableaux de Schönfeld, publiés dans l'article cité de H. Möhle, ainsi que leurs esquisses nous permettent de voir que Schönfeld avait fait des dessins préparatoires exactes pour ses compositions. Il se peut qu'il ait peint deux fois le Festin de Balthazar et le dessin d'Oxford est une esquisse d'un tableau antérieur. 'De Roever: Jan Harmensz Müller. Oud Holland. 1885. p. 274. «Bartsch 1, Wurzbach 1, Le Blanc 10. Nagler 1. 9 Le «Festin de Balthazar», rappelant la gravure de Muller et attribué à Frans Francken II, avec des personnages assis à une table disposée diagonalement, est publié dans K nipping: Die Iconographie van de Contra-Reformatie in de Nederlanden. Tome IL p. 244. Une