Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 5. (Budapest, 1954)
POGÁNY, EDITH: Quelques données sur la datation de «Visegrad», toile de Charles Markó
QUELSQUES DONNÉES SUR LA DATATION DU «VISEGRAD», TOILE DE CHARLES MARKO AINÉ La toile de Charles Marko aîné, intitulée «Visegrad» a été acquise par le Musée des Beaux-Arts en 1890 1 (fig. 33). Cette date est en même temps la première donnée sur le tableau. 2 La toile n'est pas signée, elle ne porte ni nom, ni date et les anciennes publications sur le maître ne la mentionnent nulle part. Il n'était jamais douteux qu'elle fut l'oeuvre de Charles Marko aîné, or, les opinions sur la date de son exécution variaient, bien que la plupart des spécialistes furent d'accord pour l'attribuer aux oeuvres de jeunesse de ce maître. Ses antécédents n'ont pas pu être retrouvés ni dans la peinture hongroise de l'époque, ni dans l'oeuvre de Marko. Les spécialistes qui l'ont étudié soulignent que le tableau est plein de vigueur juvénile et de saveur fraîche, et le considèrent comme un momument important des débuts de la peinture hongroise nationale. La toile de «Visegrad» est un produit de la tendance à peindre le milieu et des vues pittoresques, tendance née à la fin du XVIII e siècle et devenue générale par la diffusion de la pensée rationaliste et des idées matérialistes, s'efforçant de connaître la nature le plus fidèlement possible. Au début du siècle dernier cette tendance prit naissance aussi en Hongrie et accompagna dans les arts plastiques l'évolution de la nation hongroise se transformant en nation capitaliste. Une des manifestations de cette évoluton fut que les peintres prêtèrent — par pur patriotisme — plus d'attention à la représentation des paysages de leur patrie. L'exécution du «Visegrad» a été généralement datée des environs de 1830, donc avant que le peintre se soit établi en Italie. Mme Edith Hoffmann le date de 1838, 3 mais il existe des spécialistes qui le situent, d'une manière d'ailleurs immotivée, à 1850. 4 Charles Marko aîné avait perpétué les beautés et les curiosités de sa patrie aussi sur d'autres tableaux, fait qui permet d'établir le date si possible exacte de l'exécution de notre tableau. Quelques aquarelles, gouaches et peintures à l'huile représentant les châteaux et les beaux sites de la Haute Hongrie — telle la «Grotte à stalactites d'Aggtelek» 5 •— peuvent être considérées comme les antécédents du «Visegrad». Nous avons en plus connaissance d'un tableau représentant le château de Csobánc. 6 Ces ouvrages témoignent d'une manière d'expression immédiate bien qu'un peu primitive, basée sur l'observation de la nature. L'artiste a voulu non seulement perpétuer les paysages de la Hongrie, mais en même temps renvoyer au passé de son pays. Ce sont les légendes des châteaux du poète Alexandre Kisfaludy qui l'ont inspiré à peindre la toile de «Csobanc», et l'étude de Paul Tóth traitant de Visegrád, étude parue en 1817 dans le «Tudomanyos Gyiijtemény» (Recueil Scientifique), 1 Ses dimensions sont : 58.5 sur 48.3 cm N° de l'inv. 3097. 2 Archives Nationales : VKM— 1890—V.— 1.-28609—43,250. Compte-rendu manuscrit de la Galerie du Musée, par L i p p i c h, E. : Parmi les achats : «une oeuvre de jeunesse de Charles Marko aîné : Visegrad». 'Hoffmann, E. : Barabás Miklós (Nicolas Barabás), Budapest, 1950. p. 31. 4 Bortnyik-Hevesi-Rabinovszky: Kétezer év festészete (Peinture de deux mille années). Budapest, s. d. p. 404. 5 Série de gouaches dans la collection du Cabinet des Estampes du Musée des Beaux-Arts. N° de l'inv. 1914/33-38. 6 Csobánc. 1823. Magyar Studio. 1921. (Février). Ire vente publique, N° 54.