Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 5. (Budapest, 1954)

CASTIGLIONE, LADISLAS: Un nouveau fragment du groupe des trois Charités

parait être exécuté du même marbre que la statue, il est donc probablement antique. Autour des cassures des jambes on observe les traces d'un polissage moderne. Malgré les grands manques, l'attitude de la figure est claire. Son axe médian dessine une ligne légèrement ondulée, et conformément à celui-ci, la tête a probablement dû être tournée à droite. La surface de la cassure du bras droit, la position du haut du corps, ainsi que l'absence des traces indi­quant que les bras furent collés au corps, nous permettent de conclure qu'ils étaient levés. Par rapport aux petites dimensions de la statue, la surface est d'une exécution fine. La construction des os se fait clairement valoir à tra­vers les formes arrondies et tendres, particulièrement dans la région des hanches. Contrairement au modelé un peu ébauché des jambes, le tronc du corps •— particulièrement vue de dos — est riche en formes constituées de transitions subtiles. On peut constater une différence marquée entre l'exé­cution de la face et du dos. Il est frappant que le modelé du dos soit plus vigoureux et soigné que celui de la face, également d'exécution délicate, et qui se distingue par rapport à la surface un peu grossière de la partie de devant, par un polissage qui lui prête une lumière douce. 2 En dehors du modelé fin des formes et de la surface, la beauté du torse est assurée en premier lieu par le rythme plein d'élan mais en même temps modéré, de son attitude et de ses contours, beauté qu'augmente encore la taille élancée et la longueur extraordinaire des cuisses et des hanches. Les cassures du haut du corps nous fournissent un point d'appui pour identifier le sujet de la représentation. Les seins semblent être — de manière inusitée — arrachés de la statue, leur manque ne provient cependant pas d'une brisure. La manière singulière de leur détérioration nous porte a supposer l'existance d'une partie originairement cohérente, qui en se cassant avait arraché les seins. Notre supposition se trouve confirmée par le fait que sur le bord de la cassure conchoïdale du sein droit on peut observer un fragment d'une partie débordante qui n'a pu en aucun cas appartenir au sein lui-même, mais à un détail s'étendant devant celui-ci. Les cassures diagonales indi­quent aussi la disposition et la direction de la partie ou des parties cachant les seins. Elles nous permettent de constater que la partie manquante n'a pu être le bras de la figure, mais qu'elle a dû appartenir à une autre figure. Notre torse faisait donc partie d'un groupe. Cette supposition se trouve confirmée par l'attitude du corps qui, en soi, parait incertaine. Le haut du corps penche davantage vers la droite et s'éloigne davantage de la ligne de la jambe, porteuse du poids, qu'il serait permis pour une figure sans appui. Compte tenu de cette circonstance, c'est dans le groupe généralement connu des trois Charités que nous retrouvons la composition dont faisait partie le torse. L'attitude de la jambe et le grand soin porté à l'exécution du dos rendent évident que nous avons affaire à la figure médiane du groupe, donc à celle qui nous tourne le dos. Les bras des deux autres Charités s'entrecroisants et s'allongeant devant les seins de la Charité médiane 3 s'accordent avec la ligne oblique de la cassure des seins. Les cassures du torse deviennent ainsi compré­hensibles. Les trois figures du groupe ayant été cassées, les parties rattachant la figure médiane aux deux autres, donc les épaules et les pieds, se sont sépa­2 La nombril négligeamment taillé est particulièrement caractéristique de l'exécution moins soignée de la partie de devant. 3 Bull. Comm. LXV, 1937. (Becatti) Pl. III. Composition originale : loc. cit. pp. 48 et 49.

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