Szilágyi János György - Kaposy Veronika szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 4. (Budapest, 1949)

JEAN GEORGES SZILÁGYI: Un nouveau vase du peintre de Majewski

du IV e siècle, 16 mais dans aucun cas la deuxième moitié du III e siècle, comme l'avait supposé Macchioro. 17 Quant à sa place dans l'histoire de l'art, il est certain que le peintre de Majewski ne fut pas un des maîtres éminents de l'Italie Méridionale. Il est de même évident, comme on s'en aperçoit à la pratique générale, qu'il existe entre ses divers produits une grande différence de qualité, et pour apprécier le maître, on ne doit pas juger d'après le vase de Varsovie, ou d'après celui de Capoue, mais plutôt d'après le vase de Londres et la panse A du cratère de Budapest. 18 Macchioro parle d'une «décadence extrême» et Beazley emploie le mot «barbarisé», expression qu'il n'estime pas trop dure en parlant du groupe. Néan­moins en regardant les deux scènes mentionnées, on se joint plutôt à l'opinion de Tillyard qui a reconnu la vitalité et l'humour de l'image de Londres, et en parlant de cette dernière, il a bien défini la place du peintre de Majewski dans la peinture de vases à figures rouges de l'Italie Méridionale. «Il est peut-être grossier et primitif, mais bien meilleur que les réminiscences des ouvrages attiques, dépourvues de vie» 19 si fréquentes dans cet art. Tout ceci nous mène involontairement à la question de la localisation du maître. Ses vases divergent, sans aucun doute, des pièces habituelles des ateliers de la Campanie et ne se rattachent pas directement à la tradition de la peinture à figures rouges attique, tradition dominant dans la plupart des ateliers de l'Italie Méridionale. Conclure, que leur maître n'était point grec, question soulevée par Beazley, est naturellement un problème bien difficile à résoudre. En tout cas il existait une branche non-attique de la peinture de vases grecs à figures rouges r la peinture de vases béotiens dont les ateliers produisirent des vases fort carac­téristiques et différant essentiellement des vases attiques, mais apparentés en plusieurs traits justement aux vases du peintre de Majewski. 20 L'humour grossier du vase de Londre évoque les vases «Kabirion» à figures noires ; les contours plus durs et anguleux que ceux des vases attiques, une certaine indifférence manifestée vis à vis de la représentation de l'espace et du volume, la grande importance des lignes de contour, le caractère décoratif du dessin intérieur, sont des qualités valables également pour les vases du peintre de Majewski. Toutefois durant le demi siècle écoulé entre la production des vases béotiens à figures rouges et l'activité du peintre de Majewski, les conquêtes de la grande peinture de la fin du V e siècle se sont répandues dans une large sphère, et leurs résultats se sont fait sentir par exemple dans les raccourcis des figures du cratère de Budapest. Les artistes de Thèbes, centre principal de la peinture de vases béotiens, se sont dispersés après la destruction de la ville par Alexandre le Grand en 335 avant notre ère, dans le monde réceptif à la civilisation grecque. 21 Ils ont probablement importé à Alexandrie l'art des Tanagra 22 , ainsi que les vases de l'Italie Méridionale montrent eux aussi beaucoup de traits analogues avec les vases de la Béotie. D'après tout ceci il n'est pas exclu que justement à l'époque 18 Cf. S c h e f o 1 d, K. : Untersuchungen zu den kertscher Vasen. (Berlin —Leipzig, 1934) p. 138 ; Robinson, D. M. : Excavations at Olynthus, part XIII. Vases found in 1934 and 1938 (Baltimore, 1950) pp. 205—6; Ure, A. D.: A JA 57 (1953) 247. "RM 1912 p. 188. 18 Ibid. p. 176. 19 Op. cit. p. 20. 20 Synthèse de la peinture de vases à figures rouges de la Béotie: L u 11 i e s, R. : AM 65 (1940) pp. 1—27. Sur les vases «Kabirion»: Bruns, G.: Das Kabirenheiligtum bei Theben I. (Berlin, 1940) pp. 81—128. 21 Cf. Diodor. XVII. 14, 4—5. 22 Kleiner, G.: Tanagrafiguren (Berlin, 1942) p. 43, avec les publications antérieurs.

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