Balogh Jolán szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 3. (Budapest, 1949 )

Szilágyi, Jean Georges: Une amphore attique au Musée des Beaux-Arts

voyons aux côtés d'Héraklès sur l'autre tableau du vase qui représente l'aventure la plus fréquente dans la peinture des vases à figures noires : le rapt du trépied de Delphes. 15 Elle assiste son protégé avec, dans sa main droite, la lance pointée sur Apollon, casquée à la mode attique et armée de l'aigis, dépourvue, dans ce cas de la tête de Méduse. Héraklès est vétu de la même manière que dans la scène des amazones, seulement, cette fois-ci, il porte la peau de lion au-dessous de son chiton, à l'épaule le carquois avec trois flèches, (son attribut ancien) ; 16 dans sa main gauche il tient le trépied ravi, dans sa droite la massue levée contre Apollon. Il sort du sanctuaire indiqué par l'autel ; derrière lui Apollon nu, le manteau flottant sur l'épaule, saisit de la main droite le trépied en levant la main gauche vers Héraklès comme pour se défendre. Derrière lui une figure féminine, 17 la tête voilée, qui est, sur les autres représentations du même sujet, pourvue des attributs d'Artemis. Son nom est parfois inscrit près d'elle. La figure féminine des représentations sans attribut peut aussi être Leto, d'autant plus que selon la description de Pausanias, ces deux déesses figurent près d'Apollon dans un groupe sculpté datant du début du V e siècle, érigé par les phocéens à Delphes, et représentent le rapt du trépied. 18 Il faut toutefois remarquer que la formation du type connu d'Artemis chasseresse date d'une époque plus tardive que celle du vase. 19 Or nous ne savons pas précisément si, à l'arrière-plan du mythe du rapt du trépied, figure un événement historique, comme plusieurs l'ont supposé. 20 Nous connaissons ses antécédents mythiques de plusieurs contes antiques ; 21 suivant la variante d'Apollodore, Héraklès veut échapper à la punition qui lui est infligée pour avoir tué son ami et hôte Iphite ; comme il questionne en vain l'oracle de Delphes, il enlève le trépied, sur lequel vaticine la prêtresse d'Apollon, pour aller fonder un nouveau oracle. D'après les représentations, Zeus raccomode les frères qui se querellent pour la possession du trépied. Parmi les représentations du rapt du trépied, apparaissant déjà tôt dans l'art monumental, le type qui devint dominant à la dernière époque de la peinture de vases à figures noires est celui, qui, comme sur notre vase, représente Héraklès fuyant de Delphes avec le trépied, poursuivi par Apollon. 22 Parmi les représentations du rapt je ne connais qu'un seul exemplaire sur lequel l'autel indique le décor et où la tête de la figure féminine derrière Apollon — visible sur notre vase — soit égale­ment voilée ; cet exemplaire est un lécythe de Vienne sur lequel des branches de laurier indiquent également le sanctuaire d'Apollon. 23 Dès le millieu du V e siècle la représentation du rapt disparaît bientôt entièrement, et nous ne la retrouverons plus tard que dans le style archaïsant et sur des reliefs décoratifs. 24 Pour la datation des vases, ce ne sont point seulement les types des représen­15 Parmi les catalogues des représentations utilisables de nos jours, le plus anciene et fondamental est celui de Siephani: Compte rendu de la Commission Impériale Archéo­logique 1868 p. 31 et sqq. ; encore plus complet : Overbeck: Apollon (Gr. Kunstmythologie III. 5.) p. 391 et sqq. ; cf. encore Furtwängler, op. cit. 2213—2214, 2232—2233 et Gruppe, op. cit. 994 et sqq. Le plus récent et le plus complet est celui de Luce: A. J. A. 1930, p. 313 et sqq. Aussi depuis, plusieurs exemplaires ont été publiés. (Une amphore à figure rouge de composition intéressante : Rom. Mitt. 1943. p. 178 sqq.) li Furtwängler, op. cit. 2138 (passages antiques). 17 Cf. Overbeck, p. 410. 18 X. 13, 7 et les notes de l'édition de Hitzig-Blümner: pp. 708—709. 19 Cf. Wernicke, RE II. 1419. 20 Synthétiquement Schwendemann, Jdl. 1921. p. 161 et sqq. ; cf. Luce, op. cit. pp. 317—8. 21 Des passages dans Stephani: op. cit. p. 36 et sqq ; cp. encore Gruppe, op. cit. 944 ; Kroll, RE IX. 2026—2027 ; Eurem, RE IX. 1847—1848 ; Luce, 314 et sqq. 22 Furtwängler, op. cit. 2214; Luce op. cit. p. 324 et sqq. ; Technau, Rom. Mitt. 1938 p. 107. 23 Je ne la connais que d'après Reinach, Répertoire II. 2 p. 342. 24 Furtwängler, op. cit. p. 2232 ; Luce, op. cit.

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