Balogh Jolán szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 3. (Budapest, 1949 )

Garas, Claire: Un nouveau tableau de Zurbaran au Musée Hongrois des Beaux-Arts

copié son modèle, n'abandonnant que les parties plus difficiles à tailler en relief, comme, par exemple, le bâton qui sort de façon illusionistique du bord de droite de la gravure. Il a paraillement modifié les détails représentés en raccourci. Ainsi, au lieu des têtes en raccourci ou de profil s'effaçant dans l'ombre sur la gravure, il a, partout, sur le relief adopté des positions de face et de pur profil et même pour des raisons semblables, il a simplifié les gestes des mains. Tout en évitant, par ces modifi­cations, les difficultés du raccourci, il a en même temps, fort diminué la perspective et la spatialité de la composition originale. Les figures du relief donnent l'impression de ne pas être placées l'une derrière l'autre, mais plutôt l'une à côté ou au-dessus de l'autre, ce qui rend la composition assez encombrée. Toutefois, l'artiste s'est révélé plus indépendant dans la sculpture des têtes, qui ne sont plus des emprunts, mais des types de visages individuels, et dans lesquels un certain caractère provincial et rustique se manifeste. Les plus intéressantes sont les têtes des anges du côté droit, derrière la figure de St. Joseph, et qui forment en même temps la partie la plus attrayante du relief. La date de 1588 de la gravure servant de modèle détermine en même temps la date de l'exécution du relief. C'est à peu près vers la fin du XVI e siècle, ou au tournant du siècle suivant, dans la dernière phase de la renaissance tardive, qu'un tailleur en bois de l'Allemagne méridionale a dû le sculpter. Yolande Balogh. UN NOUVEAU TABLEAU DE ZURBARAN AU MUSÉE HONGROIS DES BEAUX*ARTS «Le tableau représentant l'Apôtre St. André est le sommet de l'activité de Zurbaran et le couronnement de tous ses efforts artistiques. » C'est en ces mots que Hugo Kehrer, 1 dans sa monographie, parue en 1918, caractérise cette toile, qui est passée de la collection Herzog en la possession du Musée des Beaux-Arts, L'histoire de la toile remonte en ligne directe jusqu'au début du XIX e siècle, lorsque le maréchal Soult, chef d'armée de Napoléon, au cours de la guerre d'Espagne, a rassemblé pour sa célèbre collection les trésors artistiques des cloîtres et des églises de Seville. Dans cette collection, vendue aux enchères, en 1852, à Paris, figuraient 15 tableaux de Murillo, 18 de Zurbaran et 7 d'Alonso Cano. Or, avant cette vente, le maréchal s'était déjà défait de quelques-uns de ses objets préférés et c'est ainsi qu'une toile de Zurbaran, une Madone, datée de 1653, passa en la possession du Marquis de Sutherland, à Stafford House, de même que les tableaux représentant St. André, St. Cyrille et St. Pierre-Thomas. Le premier de ces trois tableaux passa en la possession de Marcel Nemes, puis dans la collection Herzog de Budapest, tandis que les deux autres entraient au Musée des Beaux-Arts de Boston. Le tableau de Budapest, étroit, de format de retable (147 x 60 cm) représente l'apôtre St. André debout, vu de trois quarts, tourné vers le spectateur. Son regard est baissé sur l'Évangile qu'il tient dans ses mains. Son corps grand est recouvert d'une ample chape jaune, retombant en de lourds plis ; son pied nu parait au bas de la chape. Le fond, est rempli par la croix de St. André. Sur les tableaux de Boston l'artiste représente des figures de saints debout, de profil ; St. Pierre-Thomas, pa­triarche de Constantinople, lisant un livre, et St. Cyrille, général de l'ordre des Carmé­lites, le regard fervent tourné vers le ciel. Il est presque certain que le lieu d'origine des trois tableaux est Seville. M. S. Soria, 2 dans son article sur Zurbaran, croit recon­1 H. Kehrer: Francisco Zurbaran, Munich 1918. p. 110. 2 M. S. Soria: FranciscoZurbaran, a studv of his stvle Gazette des Beaux­Arts, 1944. 32.

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