Balogh Jolán szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 3. (Budapest, 1949 )

Ybl, Ervin: L'enrichissement de la collection des gravures de Dürer au Musée des Beaux-Arts

il se peut même que des mains étrangères aient ajouté d'autres corrections. A cela viennent encore s'ajouter les dommages causés par les détériorations, les fentes et 1* usure des planches. Dürer, de son vivant, chercha, par ses modifications, à corriger les épreuves ; mais après sa mort, et même de son vivant, les planches s'usèrent et se fendirent par suite d'un usage continu, de sorte que les états postérieurs perdirent généralement de leur qualité. Parmi les épreuves tirées du même état Meder distingue encore différents groupes en établissant des différences de qualité. Toutes ces recherches ont, bien entendu, introduit une différenciation inouïe — pareillement à ce qui se passe pour les timbres — dans les principes directeurs de la collecte de? gravures de Dürer, et ont fait surgir des différences de valeur considérables entre les divers groupes d'épreuves. Les grandes collections publiques se préoccupent en premier lieu de rassembler les épreuves dans leurs plus beaux tirages ; elles ne peuvent cependant refuser de présenter aussi les variantes des différents états, des groupes d'épreuves et d'éditions. C'est justement la vérification de ces différences qui aiguise l'œil de l'observateur et développe son sens de la qualité. D'après les filigranes et autres divergences, j'ai établi que 36 gravures sur cuivre et 88 gravures sur bois, classées jusqu'ici parmi les doubles du Musée des Beaux­Arts, sont des états différents ou bien des épreuves représentant des groupes spéciaux, ou bien qu'elles proviennent de différentes éditions. Donc, au cours de cette révision, le nombre de nos gravures originales de Dürer s'est augmenté de 124 épreuves. D'autre part il s'est révélé que parmi les copies, deux gravures sur cuivre sont des exemplaires originaux. L'un ne porte aucun filigrane, tandis que l'autre représente un état différent. Ces estampes sont : la Vierge couronnée par V Ange (B. 37. M. 4L II. a) et Ste Anne et la jeune Vierge (B. 29, M. 43 c). Quant à l'épreuve de la gravure sur cuivre, représentant les 7>OÎ.S génies tenant un blason (B. 66, M. 99), considérée comme une copie, la description de Meder 2 lui convient à un tel point — les éraflures sur l'angelot de droite, la ligne droite au milieu du bord supérieur de la feuille — que nous serions enclins à la qualifier aussi d'originale, si les trois angelots n'y étaient pas de trois milimètres plus grands, si le monogramme ne se trouvait pas plus haut sur le bord inférieur de l'estampe, et si à gauche les ombres ne différaient pas de celles de l'original dans de minuscules détails. Par contre, la gravure sur bois, représentant la Présentation au temple, considérée comme un double, s'est révélée être une copie maladroite du XVI e siècle (B. 88, M. 200). Sur la vieille feuille de papier le filigrane de la lettre /; surmontée d'une croix est visible, variante plus récente des filigranes N 08 . 321—331, publiés dans le livre de Meder (Planche XLVIII). Ce filigrane ne se trouve pas même dans l'œuvre de C. M. Briquet, intitulée Les filigranes. Or tout cela ne serait que l'affaire intérieure de notre Musée, et n'intéresserait guère les collections publiques, ni les collecteurs des gravures de Dürer, si ces quelques cas ne mériteraient d'être publiés, utiles qu'ils peuvent être à completer l'œuvre approfondie de Meder. Il s'agit de nouvelles variantes des gravures de Dürer. Le Musée des Beaux-Arts possède d'ailleurs nombre d'épreuves ne portant aucun filigrane, quoique d'après le catalogue de Meder elles devraient en porter. D'autre part, Meder lui-même remarque dans sa préface générale, traitant des filigranes, 3 que ceux-ci manquent souvent sur les gravures de petit format, ou bien n'apparaissent que par fragments, en conséquence du fait que toute la feuille de papier n'était pourvue que d'un seul filigrane. Nos constatations ne s'opposent donc nullement à celles de Meder. Or, par égard pour les collections et les collectionneurs, nous sommes portés à publier les cas où nous avons rencontré des filigranes divergeants de ceux indiqués par Meder. 2 Meder op. cit. p. 110. 3 Meder op. cit. p. 295.

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