Balogh Jolán szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 2. (Budapest, 1948)

Dobrovits, Aladár: Une statuette de bronze d'Anatolie au Musée des Beaux-Arts

de la tiare est plus catégorique et rappelle le pilum de l'époque romaine. Ses longs bras sont écartés sur les côtés, ses poings levés sont percés: il est vraisembable que le dieu y tenait ses insignes (peut-être la foudre et la hache, Enc. phot.). Ses bras sont ornés de bracelets, une large ceinture serre sa tunique à la taille et il se tient sur le dos du taureau en faisant un pas en avant sur ses jambes modelées d'une façon particulièrement soignée. L'animal par contre, comparé à la figure humaine, est disproportionnellement petit et ne présente guère les caractères d'un taureau. Toutes ces particularités nous facilitent la reconnaissance des minuscules détails effacés de notre statuette. Ainsi la saillie rondelette s'étirant sous son nez ne peut être la barbe mais seulement la figuration d'un fort menton, la protubérance tactille d'en dessous est la pomme d'Adam si vigoureusement marquée dans l'exemplaire de l'Enc. Phot., tandis que le bombement se trouvant à la hauteur de la taille et qui n'est également perceptible qu'au toucher, devait indiquer la ceinture. L'exemplaire publié par Demircioglu date, d'après ce dernier, du début du I

er millénaire tandis que l'Encyclopédie Photographique de l'Art fait remonter le sien à la fin du second. Nous ne pouvons en aucun cas donner raison à H. Th. Bossert qui voudrait éventuellement placer la date de l'exécution de la première statue à l'époque du Nouvel Empire hittite. Car, tandis qu'au milieu du II. millénaire av. J. C. en Syrie, en Asie Mineure, dans la Mésopotamie du Nord, en Crète et même dans la péninsule grecque se développait un style sculptural de technique supérieure et de tendence plus ou moins naturaliste, — bien que différant selon les conditions locales et les circonstances données — au tournant du I

er millénaire av. J. C. ce genre est remplacé par une plastique utilisant des formes fortement simplifiées, d'un caractère géométrique et dévoilant des traits primitifs.

5 Il est incontestable que ce cours coïncide avec la crise des cultures avancées de ces régions, avec la chute des grands empires organisés survenue au XII

e siècle et avec l'apparition au premier plan d'éléments ethniques nouveaux. En Grèce ce ,,style géométrique" se développa complètement au VHP siècle av. J. C pour devenir le point de départ d'une évolution artistique propre au pays.

6 En Asie Mineure, dans la Syrie du Nord et dans la Mésopotamie du nord cette tendance géométrique était toujours présente et contre-balança les aspirations naturalistes en développement. C'est justement l'art du Nouvel Empire hittite

7 que nous ne connaisons que d'un nombre restreint de petits bronzes mais par d'autant plus de grands ouvrages taillés dans le roc, de reliefs et de glyptiques, qui permet le mieux de faire valoir — malgré son caractère de concentration et de simplification —• les efforts vers l'imitation fidèle des formes naturelles. Mais partout dans l'Asie Mineure du Sud-Est, en Syrie et en Mésopotamie cet art hittite et araméen, dans sa floraison d'arrièresaison, cède progressivement la place, dans une mesure de plus en plus large, aux forces stylisant d'une manière géométrique et insistant sur un détachement de la nature jusqu'à ce que l'influence de l'art assyrien, et plus tard greu, marchant en sens inverse ne se fît pas valoir. C'est la raison pour laquelle nous devons reconnaître, comme approximativement exactes, les dates données par Demircioglu et l'Encyclopédie Photographique et que nous croyons savoir également que la statuette d'Asie Mineure du Musée des Beaux-Arts fut exécutée quelque temps après Tan 1000 avant J. C. Il reste à trancher la question de la personnalité de notre figuration. Nous avons déjà parlé des dieux se tenant debout sur le dos des taureaux: tels étaient Jupiter Dolichenus à l'époque romaine, et Tesup dans les temps hittites. Peut-être devons nous voir Tesup dans la figure de notre statuette sans toutefois vouloir nous en tenir à cette dénomination. En tout cas cette statuette est une contribution intéressante à l'histoire artistique et religieuse de l'Asie Mineure. Aladár Dobrovits. 5 Contenait : Op. cit. etc. p. 992. 6 V. Müller : Frühe Plastik in Griechenland und Vorderasien Pl. XXXVI. ss. 7 Winkler : Kunst der Hethiter, Orbis Pictus. 9.