Balogh Jolán szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 1. (Budapest, 1947)
Balogh, Yolande: La Madone d'André Báthory
influencée par la réalité immédiate, comment doit-on s'expliquer la conception géométrique, contraire à la nature des parties inférieures de notre statuette ? Nous avons déjà dit que cette conception géométrique est d'accord avec la vérité intérieure de la statuette. D'autre part il n'est pas à douter que notre statuette n'était pas une oeuvre destinée à être exposée seule, mais elle fut la partie d'un groupe. Dans son installation originale on ne pouvait remarquer bien que sa moitié supérieure, l'autre étant sans importance et négligeable. 13 La cannellure verticale dans son poing droit nous prouve que la figure tenait un objet dans sa main, peut-être une canne. Ainsi elle pouvait représenter un surveillant de travail qui encourage ses ouviers à un travail plus prompt en leur donnant ses ordres. 14 Cette supposition semble être affirmée par le geste de la main droite. Aussi l'installation en groupe peut nous expliquer les écarts de la frontalité: la statuette n'était pas destinée d'être contempler toute seule, l'impression du groupe entier était d'importance. Sans doute, la frontalité restait la loi fondamentale de la statuaire égyptienne. Le nouveau qui restait des enseignements du grand écroulement n'était pas la rupture avec la frontalité, mais la découverte de l'homme interne, de l'individualité humaine pendant la ouzième dynastie. Aussi notre petite statuette reste au fond frontale, mais ces petits écarts de la frontalité absolue sont pour nous les vestiges remarquables de lalutte contre cette loi fondamentale et dominante de la statuaire égyptienne, poursuivie toujours, mais surtout aux temps après la chute de l'Ancien Empire. 15 En dépit de cela la frontalité gardait sa position dominante car elle ne représentait pas seulement la tradition artistique mais elle fut la manifestation extérieure de la conception d'existence égyptienne. 1 * Mais comme un document de cette lutte éternelle entre cette conception d'existence collective et d'individualité révoltée désirant se libérer notre statuette reste précieuse pour nous-en dehors do sa valeur artistique et religieuse. Aladár Dobrovits LA MADONE D'ANDRÉ BÁTHORY L'une des sculptures les plus remarquables de la première époque de la Renaissance hongroise est la Madone dite Báthory. Sa composition équilibrée, la distribution harmonieuse des figures dans l'espace qui témoignent d'un goût artistique sûr, les figures mêmes, surtout le charme des anges flottants, tenant à la main une couronne, la finesse de ses décorations ornementales, et ce qui n'est pas moins important, la routine de sa technique dépassent de beaucoup le niveau moyen de l'époque. C'est l'oeuvre d'un sculpteur, non pas d'un „lapicida". La question du maître est donc d'un intérêt tout parti13 Cf. Maspero o. c. fig. 166, Breasted o. c. 82 et 84, Roeder: Pelizaeus-Museum fig. 18—19. 14 Prop. Kg. I.e. Breasted 1.0. 15 Concernant la loi de la frontalité et ses exceptions v. Dobrovits o. c. Bissing o. culier et sa solution pourrait jeter en plusieurs points de la clarté sur le développement de notre sculpture de style Renaissance. Le relief n'est pas signé, mais sa composition, les particularités de son style r son inscription datée de 1526, parlent d'une manière décisive et claire, son langage muet révèle beaucoup de l'origine de l'oeuvre. L'inscription n'a qu'un caractère transitoire, ses lettres moitié ogivales, moitié renaissance attestent sans doute que leur maître fut hongrois. Jamais sculpteur italien n'employa de tels caractères. L'admission éventuelle d'un maître allemand local est réfutée par le style même du relief où l'on c. pl. 29 et texte, Capart: Monuments Piot XXVI. p. 47 sqq, Bulletin des Musées de France 10e Année Oct. 1938 p. 129. 16 Dobrovits: Föld és egyiptomi lényeg {La terre et les fondaments de la culture égyptienne) Sziget I. 1935.