A Kassák Múzeum kiállítási katalógusai, kisebb kiadványai

Kassák Lajos 1887-1967. A Magyar Nemzeti Galéria és a Petőfi Irodalmi Múzeum kiállítása / francia nyelvű

Künstler, le livre qu'il composa avec son compatriote Moholy-Nagy et pour lequel il écrivit une vibrante et clairvoyante préface, nous nous trouvions en présence, pour la première fois, d'un effort de synthèse de tous les éléments, si disparates en apparence, de l'art nouveau. Dans une saisissante succession s'offraient à nous, tohu bohu, des reproductions de Boccioni, Kandinsky, Arp, Sophie Taeuber, Delaunay, Chagall, Klee, Braque, Picasso, Léger, Archipenko, Baumeister, Schlemmer, Feininger, Gris, Laurens, Lipchitz, Schwitters, Ernst, Tatlin, Malevitch, Mondrian, van Doesburg, Huszar, Lissitzky, Richter, Eggeling, Gleizes, Prampolini, Marcoussis. Un carrefour éblouissant, on le voit. Et déjà tout l'art du siècle. Peu d'essentiel est venu s'y ajouter en trente-huit ans. « Notre temps hurle la colère ou désespoir et en même temps érige les colonnes de feu de la lutte optimiste», écrivait Kassák en 1922. Cette vision raccourcie me paraît toujours valable. Il rejoint la pensée de Mondrian lorsque, dans une même sentence, il superpose les « héros de la destruction » et les « fanatiques de l'esprit de structure ». Poète, romancier, écrivain d'art, peintre, animateur de revues littéraires, Kassák est un de ces êtres universellement doué qui change le climat d'une époque si le sort le place à l'endroit où se croisent les routes de l'histoire. Au cours d'une longue existence il a accumulé une somme de travail dont la richesse nous est peu connue, limitée dans son expansion par la langue dans laquelle il l'écrivit. L'oeuvre plastique, par bonheur, échappe à cette limitation. Puisse par elle — et grâce à l'hospitalité de la Galerie Denise René

— Paris rendre un juste hommage au grand homme hongrois. Par son action des années vingt Kassák a conquis une place incontestable parmi les pères de la culture moderne. MICHEL SEUPHOR 11