Arany János - Győrei Zsolt (szerk.): Le trille du rossignol (Budapest, 2019)

Tendre adieu

Mais trêve de reproches! Car tu me fus fidèle, Et tel le sein que tu couvrais, simple, essentiel, Sans désir vain de te donner de grands airs, Dusses-tu inspirer la pitié, ô, misère! De fanfreluches, tu refusais qu’on te pavoise, Si ce n’est de brandebourgs à la hongroise, Mais à force d’usure, ceux-ci ne sont plus, Que n’as-tu pas à tout, pauvre vieux, survécu! Tu rendras sous peu lame, facile à l’inférer: Ta fin loqueteuse, rien ne peut différer, En haillons, tu hanteras le bord des chemins, Mais qu’importe! Ne te taxe-t-on jà de vilain? Bien des gens passeront et te piétineront, Mais du fossé, jamais plus ne te tireront. Même un gueux ne voudrait d’une si vile guenille, Qu’en vain on ravauderait à grands coups d’aiguille. Adieu, donc. Va-t’en, vieux vétéran ravagé. Nous renouerons peut-être, ô beaux jours partagés: Et quand le temps, à force, m’aura élimé, Nous finirons, qui sait, en mêmes vers rimés. 6 7

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