Arany János - Győrei Zsolt (szerk.): Le trille du rossignol (Budapest, 2019)
I - „Des qu’elle s’en lasse, elle recommence” - La cigogne prisonniere
À l’horizon, quand vient l’automne, On voit fuir au loin les cigognes, Elle seule demeure, pauvre orpheline, Comme en prison, Point d’évasion, Recluse en sa cage, elle rumine. Les grues, fin prêtes à migrer, Quittent à leur tour ces contrées, Point ne les voit, mais les entend, Sait en secret Leurs chants sacrés, Souvenir de ses vols d’antan. Comme elle voudrait se joindre à elles, Fendre les airs à tire-d’aile, Dût-elle y épuiser ses forces, Mais impossible, Car invincibles, La clouent à terre ses ailes torses. Pauvre cigogne, âme en souffrance, N’attends plus rien, vaine espérance, Jamais tes ailes ne repousseront, Ou si oui, Ne t’en réjouis: Des sans-cœur les recouperont! 12 13