Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 125-132. (Budapest, 1989-1990)
TANULMÁNYOK - ESSAYS - Le Calloc'h, Bernard: Alexandre Csoma de Kőrös n'est pas mort du paludisme
- en octobre 1821, quand il attend six mois à Mechhed le départ d'une caravane sûre vers le Turkestan occidental; - en novembre 1821, quand il s'enfuit de Boukhara à l'annonce de l'approche d'une armée russe; - en juin 1822, quand il renonce à gagner la province de Yarkand, le voyage étant réputé „dangereux pour un chrétien"; - en mai 1836, quand il décline l'invitation de Brian H. Hodgson à se rendre à Kalmandou par crainte de difficultés ultérieures; - en décembre 1838. quand il refuse de se joidre à l'expédition du capitaine Pemberton au Bhoutan. Alors pourquoi, au moment où enfin il se décidait à partir pour le Tibet et de là vers le berceau supposé de son peuple (le pays des Yougars, la Mongolie sans doute,ou le Turkestan oriental), aurait-il pris délibérément, lui d'ordinaire si prudent, le risque de tomber peut-être mortellement malade en enfreignant la règle que tous les voyageurs connaissaient, à savoir qu'il fallait éviter de passer la nuit dans les marécages du Terai, et s'en tenir en tout cas aussi éloigné que possible? 17) A cela il faut ajouter qu'Alexandre Csoma de Kőrös n'était pas un ignorant en matière médicale. Peut-être parce qu'il s'était souvenu que le célèbre médecin transylvain François Pápai Páriz, véritable pionnier de la science médicale hongroise, avait jadis illustré le Collège Bethlen de Nagyenyed, où il avait fait ses études, pour y avoir prodigué un enseignement novateur, il avait toujours manifesté un intérêt certain envers la médecine. S'il n'était pas médecin, il n'en avait pas moins suivi des études de physiologie et d'anatomie pendant son séjour de deux ans à l'université de Göttingen. Il y avait été 1' auditeur d'une des sommités de la médecine allemande, Johann-Friedrich Blumenbach, qui y tenait la chaire de physiologie comparée. Depuis lors, il n'avait jamais cessé de s'intéresser à l'art de soigner et de guérir. Nous en avons la preuve dans le fait qu'il traduisit un abrégé du Rgyud-bzi tibétain 15 et vécut plusieurs années en la compagnie du lama-médecin Sangye Phuntsog, ancien élève du collège médical de Chakpori 16 . Qui plus est, après sa mort on retrouva dans ses bagages un exemplaire du Susrutasamhitá, l'un des ouvrages de base de l'ayurvédisme indien n . Il savait donc parfaitement ce à quoi il pouvait s'exposer en entreptrenant son voyage vers Dardjiling et le Tibet. C'est pourquoi il ne pouvait manquer de prendre les précautions élémentaires qui s'imposaient, en traversant le Bengale pendant l'hiver. 18) Les auteurs ne sont pas d'accord sur la date à laquelle la fièvre se serait déclarée. William Hunter le fait arriver à Dardjiling, le 24 mars 1842, ,,frappé par la fièvre" 1S . C'est aussi ce que croit Ervin Baktay qui écrit: „Le 24 mars, il arrive à Dardjiling malade et fiévreux" alors que Csetri au contraire écrit que „les signes de la maladie n'étaient pas encore apparus sur Csoma de Kőrös quand il est arrivé à Dardjiling" 20 . Théodore Duka remarque „nous apprenons qu'au 6 avril il est pris de fièvre" 21 , ce que reprend ausi Joseph Térjék quand il écrit: ..Rapidement, le 6 avril, il doit s'aliter" 22 . 15 Publié dans le , Journal of the asiatic Society of BengaF\ volume IV pages 1 à 19, 1835. 16 Voir à ce sujet „Tibetan Review", Bemard Le Calloc'h „Sangye Phuntsog, the Tibetan teacher of Alexander Csoma de Kőrös", vol. XIX N°l 1 (novembre 1984), pages 12 à 20; et aussi du même auteur ,JLe premier dictionnaire tibétain", dans .J^lotre histoire" N°16 (octobre 1985), pages 41 à 46. 17 Les deux principaux ouvrages de la médecine ayurvédique indienne sont ceux dr Caraka et de Sus'ruta Voir à ce sujet „Orvostörténeti közlemények" organe de la Société hongroise d'histoire de la médecine, Budapest, Bernard Le Calloc'h ,Alexandre Csoma de Kőrös ètait-il médecin?", 1987. 11-38. 8 Hunter, op.cit., page 25. C'est exactement dans les mêmes ternies que s'exprime l'auteur indien Hirendranàth Mukherjee dans son étude „Csoma de Kőrös, a dedicated life". Presidency College magazine, Calcutta, volume XIII N°l, septembre 1926. 15 Baktay Ervin ,A világ tetején", Budapest Lampe 1 1930, page 302. 20 Csetri Elek „Körösi Csoma Sándor". Bucarest Kriterion 1984. page 169. 21 Duka, op.cit., page 139. 22 Térjék József ,£őrösi Csoma dokumentumok az akadémiai könyvtár gyűjteményeiben" MTA könyvtára 1976, page 183.