Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 117-120. (Budapest, 1987)

TANULMÁNYOK - Le Calloc'h, Bemard: Orvos volt-e Körösi Csoma Sándor? (francia nyelven)

comme sur la saleté omniprésente dans les villages tibétains, sont celles d'un médecin autant que d'un naturaliste. On ne sait pas cependant s'il a abordé le sujet de la médecine dans les entretiens qu'il a eus à plusieurs reprises avec Csoma, car il n'y fait pas allusion dans son journal, qui pourtant est extrêmement détaillé. Je suis tenté de penser que Jacquemont n'a jamais soupçonné que son hôte avait reçu une certaine formation médicale théorique et que c'est la raison pour laquelle il cantonna ses interrogations à des questions de philologie et d'ethnographie. Les deux interlocuteurs portaient un vif intérêt à la science de guérir, mais ne paraissent pas s'en être ouverts l'un à l'autre. Fin octobre 1830, Alexandre Csoma de Kőrös quitte Kanam, où il résidait depuis trois aus et demi, et vient s'installer quelques jours dans la villa de Simla que le capitaine Kennedy a mis à sa dispo­sition. C'est là qu'il rencontre pour la première fois un jeune médecin écossais du nom d'Archi­bald Campbell, qui a pris ses fonctions dans le service de santé de l'établissement du Bengale en 1827 et qui depuis 1828 exerce ses activités au sein du régiment d'artillerie de Meeruf 4 . Il est venu retrouver son compatriote Kennedy et, tout comme Csoma, bénéficie de la généreuse hospi­talité du commandant de la place de Sabathou. Campbell a des entretiens avec le savant hongrois, dont il admire d'autant plus l'érudition qu'il a lui-même le désir de s'intéresser de prés aux popula­tions himalayennes. Il décrit son interlocuteur hongrois ,,avec une barbe grisonnante '' et ,,habillé d'une longue robe de coton bleu grossier qui lui tombe sur les talons ' ', mais ne précise pas quels ont été les sujets de leurs conversations. Par quelques échos qui nous sont parvenus ultérieure­ment, il y a de fortes raisons de croire que la médecine les a occupés dès leur première rencontre. Ils ont certainement évoqué les questions relatives au climat de l'Inde et aux conséquences de celui-ci sur la santé des Européens, aux moyens de s'en prémunir, à la diététique souhaitable, à la prévention des fièvres, à l'insalubrité des regions du Terai, etc ... Ont-ils discuté de la médeci­ne tibétaine, de ses conceptions humorales, de sa sphygmologie très élaborée, on ne le sait pas, mais cela est très probable puisque Csoma redescendait de l'Himalaya avec le texte abrégé du Quadruple Traité et venait de passer près de sept années en la compagnie d'un moine médecin. Plus tard, quand Csoma sera à Calcutta, les deux hommes auront l'occasion de se revoir. Campbell, devenu entre temps médecin de la résidence anglaise à Kathmandou, parait l'avoir visité à chacun de ses passages dans la capitale. En 1836 toutefois, alors qu'il accompagne une mission népalaise, il ne retrouve pas son ami hongrois, lequel est alors dans le haut Bengale, près de Titaliah, où il s'adonne à l'étude des langues de l'Inde. En revanche, quand il revient en 1839 avec la commission népalaise chargée de définir la frontière entre le Népal et le Sikkim, les deux hommes se revoient. L'année suivante, il est nommé surintendant de l'établissement climatique de Dardjiling et res­ponsable du poste frontière. C'est là que Csoma vient le retrouver le 24 mars 1842, alors que la nouvelle ville de Dardjiling ne compte encore qu'une vingtaine de familles anglaises. Campbell l'installe dans l'une des maisons de la résidence, Beech wood house. Médecin habile et orientaliste enthousiaste, il accueille son hôte avec cordialité. Quand celui-ci tombe malade, il vient le voir, l'examine, lui prescrit des médicaments; mais Csoma refuse d'en prendre, lui affirmant qu'il a déjà souvent souffert de semblables fièvres et qu'il en a guéri sans avoir recours à des remèdes. On connaît la suite. Le 11 avril 1842, il s'éteint sans bruit, épuisé par toute une vie de labeur et de privations, n'ayant accepté de prendre qu'un peu de rhubarbe laxative. Dans son rapport envoyé à Bushby quelques jours plus tard, Campbell fait allusion, mais sans y insister, sur le fait que, le 9 avril, quand il est allé voir le malade, il était accompagné d'un cer­tain docteur Griffith. Les historiens du savant hongrois n'en parlent généralement pas et ne citent­même pas toujours le nom de ce médecin qu'ils paraissent ne pas connaître. Pourtant, le docteur 4 Soit dit en passant, ce régiment était celui où Kennedy avait servi avant d'être envoyé, fin 1819, succéder au capitaine Ross, à la tête du poste frontière de Sabathou.

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