Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 117-120. (Budapest, 1987)

TANULMÁNYOK - Le Calloc'h, Bemard: Orvos volt-e Körösi Csoma Sándor? (francia nyelven)

lité de ce lettré zanskari à qui le Hongrois devra de pouvoir réaliser l'oeuvre de sa vie, mais qui en outre rédigera à son intention un abrégé du Rgyud-bzi, dont il publiera plus tard la traduction anglaise. A son arrivée à Sabathou le 26 novembre 1824, il se pourrait bien que le premier homme qui l'ait accueilli n'ait pas été le capitaine Kennedy, ni son adjoint le lieutenant Nicolson, mais le docteur James Gilbert Gerard. D'emblée, celui-ci lui donne sa sympathie, et il la lui conservera toujours. Gerard est le chirurgien-major de l'unité d'infanterie de montagne composée de Gourkhas né­palais que commande Kennedy. Il faut croire que ces valeureux soldats étaient d'une santé à toute épreuve, car Gerard parait avoir été fort peu accaparé par son métier. Il était très souvent en vo­yage dans l'Himalaya, où il se livrait à la prospection géologique. Tantôt seul, et tantôt en la com­pagnie de ses frères Alexandre ou Patrick, il parcourut en tous sens l'Himalaya occidental, dont il contribua à dresser la carte. En fait, tout son comportement et jusqu'aux circonstances de sa mort montrent que Gerard avait plus l'étoffe d'un explorateur que d'un médecin de garnison. Il revit Alexandre Csoma plusieurs fois à Sabathou, et le visita dans sa maisonnette de Kanam du 28 au 30 septembre 1828, quand il était dans la haute vallée du Satledj en vue d'y propager l'usage de la vaccination anti-variolique, découverte par Jenner en 1796 et mise au point deux ans après. On sait par le lettre que le médecin écossais adressa le 21 janvier 1829 à William Fraser, résident britannique à Delhi, qu'entre autres ils parlèrent de médecine et que son hôte lui expliqua en quoi consistait l'art médical du Tibet. ,,J'étais naturellement très désireux de connaître le con­tenu des livres de médecine, dont il y a cinq volumes, écrit-il, ainsi que les caractéristiques des quatre cents maladies qu 'il avait rassemblées et arrangées. Ils traitent abondamment de physiolo­gie; et en vérité il n'y a rien que nous ne sachions qu 'ils ne contiennent déjà ''. Il ajoute encore, par exemple, que ,,le lama l'a informé (Csoma) qu'à Tashilhumpo l'anatomie du corps humain est représentée à l'aide de pièces de bois taillées en de nombreuses attitudes différentes". Ils ont même parlé de diététique. Gerard suggéra à son ami de se mieux nourrir, de renoncer à son mode de vie ascétique, d'ajouter à son régime alimentaire des fruits et de la viande. Le sermon, il est vrai, fut de peu d'effet. Csoma en resta à ses habitudes de fakir, et semble s'en être bien trouvé. A l'automne de 1830, quand le Hongrois redescendit de son ermitage himalayen et passa par Simla et Sabathou, ii revit vraisemblablement son ami Gerard. Ce fut leur dernière rencontre. En 1832, le médecin-géologue accompagna, en effet, l'explorateur Alexandre Burnes dans son voyage à Ca­boul et à Boukhara. Il y contracta une grave maladie qui le retint alité trois mois à Mechhed, puis de nouveau huit mois à Herat. Il ne s'en rétablit jamais et mourut à Sabathou, un an après son retour, au terme d'une interminable agonie, le 31 mars 1835, à l'âge de quarante ans. En juillet et septembre 1830, il reçoit pendant une semaine à Kanam la visite du naturaliste fran­çais Victor Jacquemont, alors en voyage d'exploration scientifique en Inde pour le compte du Mu­seum national d'histoire naturelle de Paris. Jacquemont a fait des études de médecine jusqu'à la dernière année, mais n'a pas soutenu de thèse de doctorat, ayant préféré renoncer à la pratique pour se consacrer à la botanique et à la géologie. Il n'en est pas moins très versé en la science médicale de son temps et parle souvent de questions médicales dans sa correspondance aussi bien que dans son journal de voyage. La diététique qu'il observe pour lui-même, si elle n'est pas con­forme à l'idée que nous nous en faisons aujourd'hui, n'en est pas moins la preuve du souci qui l'anime de demeurer en bonne santé sous un climat où beaucoup d'autres périssent par ignorance. Lorsqu'il est l'invité des résidents anglais — Kennedy à Sabathou, Fraser à Delhi, mais aussi le gouverneur général Lord Bentinck, à Calcutta — il se récrie contre la surabondance de la chère, l'abus des vins trop riches, des alcools trop forts, la façon anti-hygiènique dont ils vivent sous les tropiques, comme s'ils étaient encore dans leurs iles natales. Les réflexions qu'il fait sur la valeur nutritive d'une céréale, sur les vertus curatives d'une plante, sur la salubrité d'une région,

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