Antall József szerk.: Orvostörténeti közlemények 117-120. (Budapest, 1987)

TANULMÁNYOK - Le Calloc'h, Bemard: Orvos volt-e Körösi Csoma Sándor? (francia nyelven)

l'art médical, étant entendu qu'à l'époque celui de l'Europe n'était guère plus avancé que celui de l'Asie. En tout état de cause, la présence de ce lama-médecin tibétain aux côtés de Csoma, tant à Zang­la et Phuktal qu'à Kanam, pendant tout le temps de ses études, a pu encore renforcer chez certains auteurs étrangers l'idée que le savant hongrois était médecin lui-même, sans doute en vertu de l'adage selon lequel ceux qui se ressemblent s'assemblent volontiers. C'était pourtant oublier une chose, à savoir que ce n'était pas Alexandre Csoma qui avait choisi d'être l'élève de Sangye Phuntsog. Celui-ci lui avait été imposé par une décision du chef du gou­vernement du Ladakh, lorsque, remontant en juin 1823 de Srinagar, Csoma était allé se présenter à lui, muni de cadeaux que Moorcroft et Mir Izzet Ullah lui avaient remis à son intention. Si le choix du premier ministre s'était porté sur l'abbé du petit monastère de Zangla, ce n'était pas parce qu'il était médecin, mais parce que: — il avait été conseillé par Moorcroft, qui le connaissait bien et appréciait son large savoir en même temps que sa parfaite courtoisie, — il était lié d'amitié au kalon, — il appartenait au même clan politique que lui, — il était connu pour ses sentiments anglophiles et, bien entendu, le Hongrois était pour les Ladakhis un „Anglais", puisqu'il était recommandé par Moorcroft, — il habitait la partie la plus difficilement accessible du royaume. Csoma y serait donc mieux à l'abri des regards indiscrets, des questions, intempestives, ou d'une attaque militaire venant du Djammou. — et surtout Sangye Phuntsog était suffisamment versé en toutes sciences bouddhiques pour les enseigner à son élève européen et lui donner les moyens d'apprendre à connaître, en même temps que la langue, la civilisation tibétaine sous toutes ses formes, y compris sous celle de l'art de soigner. ÍII. IL TRADUISIT UN ABRÉGÉ DU PRINCIPAL OUVRAGE DE MÉDECINE TIBÉTAINE Parmi les ouvrages rédigés à l'intention d'Alexandre Csoma de Kőrös par l'un ou l'autre des trois lamas qui lui vinrent en aide après son arrivée à Zangla 2 — ouvrages que l'on appelle tradi­tionnellement ,,les livres pour Alexandre" — celui qui porte le numéro six mérite qu'on s'y arrête un moment en raison de son caractère particulier. C'est, en effet, une analyse que fit Sangye Phuntsog dans les premiers mois de 1824 du Quadruple Traité, qui est le corpus médical tibétain par excellence, l'ouvrage fondamental sur quoi repose l'édifice de la médecine savante du Tibet. Le texte en anglais publié par le journal de la Société asiatique du Bengale dans son numéro de janvier 1835, sous le titre „Analyse d'un ouvrage médical tibétain ' \ est tout bonnement la traduc­tion qu'en fit Alexandre Csoma vers 1833, alors qu'il était à Calcutta dans l'attente de la sortie de presse de son dictionnaire et de sa grammaire. Curieux de tout connaître et de tout comprendre de ce qui se rapportait au monde himalayen, saisissant l'occasion exceptionnelle que lui offrait le fait que son maître était un médecin, il l'avait prié de lui écrire un abrégé des Quatre Livres, comme il lui avait demandé de l'initier à la numéra­tion, à l'astrologie, à la géographie, à la chronologie, à la grammaire, et bien sûr à tout ce qui touchait à la religion. Toujours soucieux de répondre au mieux à l'attente de son singulier disciple, de cet „Alexandre 2 Outre Sangye Phuntsog, ce sont Kundga Tcheuleg (tib. : Kun-dga ' chos-legs) et Tsultrim Gyatso (tib. : Chul-khrims rgya-mcho).

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