Palla Ákos szerk.: Az Országos Orvostörténeti Könyvtár közleményei 42. (Budapest, 1967)

Sournia, J. C.: Pierre Franco et la Chirurgie Française de la Renaissance

consultation dans des villes de la région, et il est au service non pas d'un homme mais d'une collectivité, la ville de Berne ou la ville de Lausanne. Il remplit sans doute les fonctions que nous connaissons à d'autres chirurgiens dans les villes de province en France dans la fin du siècle, visitant régulièrement les malades chirurgicaux hospitalisés dans les établissements de bienfaissance de la cité, s'acquittant de certaines missions d'hygiène publique, procédant à des expertises sur réquisition des officiers de justice, et recevant de la trésorerie municipale, tantôt des annuités régulières, tantôt des gratifications exceptionnelles. FRANCO était libre, il gagnait sa vie comme le font la plupart des chirurgiens dans la France moderne, qui ont d'un côté une clientèle, et d'un autre assurent des services publics. Avec FRANCO nous voyons la chirurgie s'acheminer graduellement vers la dignité d'une profession libérale. Cette liberté n'a pas que des avantages, elle est souvent antino­mique de la sécurité, et le moment est venu de s'interroger sur les raisons qui poussèrent FRANCO à changer si souvent de résidence. A mon sens l'explication doit être cherchée du côté de ses croyances, puisque nous sommes à l'époque où l'Occident était ensanglanté par les guerres de religion. On s'est souvent demandé s'il était catholique ou protestant. A mon avis la réponse est évidente, FRANCO était protestant, et l'examen de ses écrits et de sa bio­graphie va nous fournir un ensemble de concordance qui me paraît clair. FRANCO arriva à Berne aux environs de 1540; or c'est en Avril 1545 qu'avait eu lieu un affreux massacre collectif des Vaudois, que l'on prenait alors pour des protestants, dans la montagne du Lubéron à quelques lieues de Turners où habitait la famille de FRANCO. Il exerça son métier en émargeant au trésor public de Berne et de Lausanne, villes qui étaient de plus en plus délibérément huguenotes, et qui n'auraient pas toléré qu'un de leurs fonctionnaires fût papiste. Souvenons-nous que le mot huguenot naquit en Suisse par altération de l'allemand «Eidgenossen,» confédérés. Nous ne savons pas pourquoi il quitta la Suisse pour revenir en France, supposons qu'il avait le mal du pays, puisque de préférence à toute autre région, c'est dans sa Provence natale qu'il se fixa. Mais le choix de la ville n'est pas indifférent: pourquoi Orange, et pourquoi

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