PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE HISTORIQUE

- 86 ­dans une certaine mesure la maniere de broder hongroise — surtout auprés d'une maitresse aussi experte que l'était par ex­emple Mme Bánffy née M. Országli, menti­onnée plus haut — et que les broderies turques faites pour l'usage hongrois n'é­taient pas sans avoir une certaine saveur, des caractéristiques hongroises. Les buhjas Iravaillant chez nous ont dű jouer un rőle important non seulement dans la propa­gation des broderies turques, mais encore dans la magy arisation du style turc. Parmi les Hongroises trainees en cap­tivité par les Turcs en si grand nombre, il en rentrait aussi un certain nombre, car seulement les notes de l église luthérienne de Trencsén, dantant de la fin du XYII e siécle, mentionnent plusieurs cas pareils. 170 C'est le concours de circonstances de cet ordre qui explique que, dans le cas de beaucoup de broderies, nous ne sommes pas ä meine d'établir s'il s ágit d'un ouvrage Iure ou hongrois. Des broderies turques parmi des appareils de culte. Dans l'appareil textile de nos églises, comme sans doute partout en Europe, il se trouvait des le moyeii áge des objels d'ori­gine orientate, qui, primitivement, n'étaient, certes, pas destinés ä un usage ecclé­siastique. Cette fois. nous souhaitons nous occuper seulement de ceux qui sont venus chez nous ä l'époque de la domination tur­que et, comme on peutle supposer sur la base de leurs caractéres de style, comme des biens de la civilisation turque. Comme nous venons de le voir, ce n'est pas seulement des vétements d'homme et de femme ainsi que des courtepointes qui ont été confec­tionnés chez nous de tissu de caftan, mais le riclie dessin, la lourde matiére en couleurs vives brochée de fils métalliques et peut­étre mérne les dimensions de ce tissu le ren­dirent apte ä tous les usages. Au point de vue de l'histoire de la civilisation, il y a encore un autre emploi du caftan qui pré­sente beaucoup d'intérét: c'est son appli­cation dans les appareils du culte de l'ég­lise catholique. On sait qu'en Europe Occi­dentale, c'est dés le moyen áge qu'on emplo­yait volontiers des brocarts d'origine pa­ienne comme chasubles et que chez nous des chasubles ont élé faites, pendant la do­mination turque, de caftans, comme dé­montré par une note datée de 1760 — et fondée évidemment sur une tradition orale — de la domus história de la paroisse de Csikszenttamás: 17 1 «Casula una cum mani­pulo (stóla eius attrita est) albi, flavi et viridis coloris, attrita ex Kaftan, quam olim Turcici Imperatoris Dominis Transilvanicis in Signum benevolentiae mittere consueve­17 0 Sochaií, Pavel: Tarci v Uhrách a slovertská ornamentika. (Les Turcs en Hongrie et l'ornementa­tion slovaque.) Nase Slovensko, I. 289. et seq. 17 1 Nous sommes redevables de cetle information ä M. Vilmos Bálint, curé de Csikszenttamás. 17 2 Dans l'été de 1937 nous avons examiné les chasubles de ladite église, mais noüs n'en avons Irouvé aucune qui cadrerait avec cette description ou dont les caractéres de style aurait permis l'iden­tification. 17 3 Martin F. R.: Morgenländische Stoffe. (Tis­rant, confecta.» Ce caftan transformé en chasuble de l'église de Csikszenttamás n'a pas été conservé. 17 2 Mais nous pouvons cer­tainement considérer comme confectionnée en brocart turc du XVI e siécle la chasuble passée dans la collection du Musée Nati­onal Sicule de l'église de Kézdiszentlélek et dont rornementation présente un accord frappant avec le dessin d'un brocart d'or persan du XVI e siécle, publié par Martin. 1™ A en juger d'aprés leur style, c'est d'origine turque (de Brousse) du XVI e ou XVII e siécle que doivent étre les deux cha­subles en brocart de velours dönt l'une se trouvait en 1885 — lorsque József Hnszka les a copiées dans son album — dans le cloitre franciscain de Szeged-Felsőváros, l'autre dans l'église du cloitre de Fogaras. 174 II est regrettable que jusqu'ici notre litté­rature spéci ale ne se sóit occupée ni de celles-ci, ni de la chasuble de Kézdiszentlé­lek mentionnée plus haut, elles ne sont pas mérne reproduites. Leur parenté ornementa­le avec nos broderies de l'époque de la domi­nation turque est évidente. Dans le legs de He­resincky, évéque de Györ figurent surtoul des articles textiles turcs, ainsi entre autres on fait mention des objets suivants: «Mess­gewand von türkischen Goldstück» (cha­suble d'or turc) qui était sans doute une chasuble de brocart d'or semblable aux pi­éces mentionnées, et en outre un «türkisch Mente» (manleau turc) et «türkisch Atlas» (satin turc). 17 5 Si l'emploi de brocarts orientaux parmi les appareils du culte de l'église catholique était général dans toute l'Europe, il estpour­sus orientaux.) Stockholm, 1897. planche 5. — Le costume de spahi présenté, parmi les trésors de la famille Batthyány, ä l'occasion de l'exposition millénaire, est fait d'un tissu presque identique, dit également un brocart persan du XVR siécle. (Szendrei J. op. c. fig. 3314.) 17 4 Le Musée Ethnographique de Budapest con­serve ces alliums de Hnszka dans sa collection de tabeaux, aux no. F. 76,209 et F. 76,210. 47 5 Takáts S.: A török hódoHság korából, f 1 X> l'époque de la domination turque.) Budapest, sans date, p. 21-22.

Next

/
Thumbnails
Contents