PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 110 ­dánt le drap sont également empreintes de style lure. Les trois buissons de fleurs présenlés sur la mérne planche (fig. 57, 58 et 59) montrent diverses variantes — turques et hongroises — de la mérne ornementation. L'est sans doute le motif no 58 qui présente le plus de caracléres turcs, et précisément les fleurs rondes du cöté (avec les bouts de feuilles en pointe poussant entre les pétales semi-circulaires, ä la maniére turque) les feuilles dentelées, etl'oeillet bien que de style européen dans les détails, piacé au milieu comme en couronne. Nous trouvons la Va­riante populaire de cette ornementation sur la broderie du Kalotaszeg de la fig. 59, oü les ornements ne sont qne contournés, les formes sont devennes plus lourdes et, en mérne temps, plus dif formes dans une cer­taine mesure. Par contre, les ornements de la nappe du temple calviniste d'Ajka, faite en 1647 (fig. 57) s'éloignant plutőt de l'ori­ginal turc supposé, présentent cette orne­mentation dans un goűt bien hongrois. Les pétales trés délicats, légers, avec leur douce courbe, ne sont plus empreintes de goűt turc, — alors que la disposition des fleurs, leur régularité un peu rigide montrent encore des souvenirs turcs. Nous possédons un exemplaire intéres­sant de la broderie seigneuriale hongroise de style turc dans rornement de coin de la couverture de Haute Hongrie figurant sur la fig. 63. La structure et la forme des grena­des, la décomposition des feuilles en pour­lour et au centre sont de caractéristique ab­solument lurque. Par contre, la courbe douce des tiges lui préte une saveur abso­lument hongroise. Si l'influence turque est hors de doute, l'origine hongroise de l'ou­vrage n'en est pas moins certaine. — Le caractére turc de la fig. 63 consisle surtout dans la forme et la structure des grenades et des feuilles. Au point de vue de la forme rornement de coin de la nappe du temple calviniste de Zsujta (fig. 71) rentre aussi dans cette catégorie. Í1 est turc surtout par les deux feuilles dentelées, mais monlre des courbes si baroques, des bouts si tortueux qu'avec les fleurs trés mouvementées et le calice de forme bizarre (dtiquel elles sortent) il porle déjá l'empreinte du style de broderie du XVIII e siécle, et c'est un mélange curieux — comme nous le verrons plus loin, á l'égard du coloris également — des styles turc et baroque. Dans la broderie du temple de Bakta (fig. 72) nous ne Irouvons que des I races du style turc et de celui des ouvrages seigneu­riaux hongrois anciens: son ornemenlalion alourdie, «popularisée» garde seulement dans la forme et la structure des fleurs. el un peu dans la forme allongée des feuilles quelques souvenirs qui, par suite des cai­ques répétés, des modifications, nont con­servé que peu de leur caractére primilif. Dans cette altération — comme on le verra plus loin — la technique entrainée par le fil plus gros joue un role important. Nous possédons de Transylvanie de belles variantes de cette ornementation, dans sa forme rapprochée du type des travaux á tils comptés turcs (fig. 159, 160, 169). Chose curieuse, jusqu'ici on n'a pas trouvé parmi nos broderies seigneuriales de Transylvanie cetle ornemenlalion trés fré­qu eilte parmi le peuple. Une Variante plus vraiment turque. de rornementation du buisson de fleurs symé­trique poussant d'une seule souche, présente deux tiges sortant d'une souche et qui se penchant l'une vers l'autre ou s'entrecroi­sant, maintiennent sinon la symélrie, du moins l'équilibre du dessin. Pareille orne­mentation figure déjá sur un plat d'Asie­Mineure du XYI e siécle. 26 1 Parmi les broderies turques subsistant chez nous c'est le pech­guir de la fig. 24 dont les bordures sont ornées de buissons de fleurs de ce genre, landis qu'ils se relrouvent, en forme d'orne­ment parsemé, sur la grande nappe turque du temple calviniste de Póka présentée fig. 39. Sur la nappe du temple calviniste de Tordos (fig. 67.) ce sont les ornements de coin qui présentent la Variante turque de ce motif; sur le pechguir du temple de Bácsi nous en voyons un autre exemple essentiel­lement turc dans tous ses détails (fig. 76.). La broderie hongroise ancienne a adopté ce motif de diverses maniéres, ainsi sur la bordűré de drap de la fig. 49 la structure de rornementation ressemble beaucoup á celle du pechguir sus-mentionné, et les feuil­les dentelées, avec a l'intérieur des orne­ments différant de la bordűré, sont égale­ment empreintes de caractéres turcs, par contre les peliles feuilles et les fleurs minus­cules présentent des apports hongrois. Quant au coloris — on le verra plus bas — elle s'est éloignée parfaitement du modéle turc. Les ornements du cöté de la nappe de la fig. 71, tiges entrecroisées, fleurs en forme de feuilles dentelées avec des fleurs plus pe­tites a l'intérieur, montrent déjá un dessin moins parfait, plus rustique. Sur la planche XXVII nous présentons plusieurs variantes intéressantes de ces branches de fleurs á liges entrecroisées, conservées sur des nap­pes de Table Sainte anciennes. La fig. 91 se voit sur une nappe de Miskolc et c'est la Variante la plus rapprochée de l'original turc, eu égard á la forme lobée de ses fleurs, et surtout du dessin des pétales. La nappe de Kalotadámos (fig. 92), si elle ressemble beaucoup á la précédente, montre déjá plus 26 1 Kühnel, Ernst: Islamische Kleinkunst, (L'art décoralif de ITslam), Berlin, 1925. — fig. 89.

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