PALOTAY GERTRUD: OSZMÁN-TÖRÖK ELEMEK A MAGYAR HÍMZÉSBEN / Bibliotheca Humanitatis Historica - A Magyar Nemzeti Múzeum művelődéstörténeti kiadványai 6. (Budapest, 1940)

PARTIE DESCRIPTIVE

- 106 ­La disposition des ornements. Aussi bien sur les couvertures lurques anciennes conservées jusqu' á nos jours que sur les broderies hongroises accusant linfluence turque, nous pouvons, en géné­ral, distinguer trois types de disposition. 1°. L'ornementalion ])arsemée, c'est-á­dire consistant ä remplir la surface par la répétition ä intervalles réguliers du mérne motif. L'ornementation parsemée — dans sa forme présentée par les brocarts turcs et les broderies turques qu'on doit considé­rer sans doute comme les imitations de ceúx-ci — est inconnue par la broderie lion­groise. Nous ne retrouvons pas sur nos broderies sur toile des ornementations pa­reilles ä Celles des couvertures de toile tur­ques figurant sur les fig. 13, 15, 16. Parmi nos ouvrages anciens, nous ne connaissons qu'une ornementation de ce genre: la taie d'oreiller que nous présentons sur la fig. 7 et dont les motifs accusent une si grande ressemblance avec les ornementations des brocarts de velours de Brousse qu'il est bien probable qu' ils en ont subi l influence directe. L'ornementation du milieu de la couverture de soie qui a été sans doute em­ployée comme couverture de lit et qui fi­gure sur la fig. 146 est composée de fleurs parsemées. La disposition dans l'espace des ornements se rapporte au centre, mais cette ornementation montre pourtant beaucoup d'analogies avec les ornementations des fig. 13, 14, et 15 surtout parce que les motifs placés ä la file ne sont pas posés l'un au­dessous de l'autre, mais — en vue du rem­plissage plus uniforme, toujours en quin­conce et que les intervalles sont remplis par des fleurs plus petites. II n'est pas douteux que c'est seulement aprés une cerlaine sélection, un certain tri que la broderie hongroise ancienne adopla les éléments des broderies turques présen­lant une conformité de go űt ou paraissant convenables pour d'aulres raisons. Par con­séquent — pour l'histoire du développement de la broderie hongroise — ce qu elle n'a pas adoplé de la broderie turque n'est pas moins caractéristique que ce qu elle en a vraiment assimilé. Certes, on a importé chez nous, aux XYI C et XVII C siécles des broderies sur toile lurques ä dessin parsemé, — sans compter Ies brocarts présentant cette ornementation - et ainsi il n'est pas du au hasard, mais a un processus de triage conscient que nous n'en trouvions pas mérne de trace sur nos nappes et fichus contemporains. 2°. II est d'autant plus intéressant qu'une autre disposition des couvertures turques, celle qui se voit sur la nappe turque de Győr, soit pour ainsi dire générale sur nos nappes brodées hongroises anciennes. Au­jourd'liui mérne, il peut y avoir des centai­nes de couvertures présentant quatre or­nements de coin, au milieu des cőtés une fleur plus petite, moins accentuée, mais marquant une parenté de forme avec l'autre, qui sort de la lisiére, tandis que le milieu de la nappe est rempli d'un ornement auto­nome, ou d'une inscription. Un exemple caractéristique de cette disposition se voit sur une nappe du musée de Kassa (fig. 108) qui aurait élé la nappe de Table Sainte d'un temple Protestant de Ilaute-Hongrie. Cetle disposition était tellement générale sur les couvertures hongroises anciennes quelle est devenue pour ainsi dire un caractére de style: eile distingua la broderie hongroise non seulement du lileau encadrant sans in­terruption les couvertures d'Europe occi­dentale de cette époque, mais encore — par sa disposition accentuée, de touche légére, - des travaux turcs contemporains. Souvent le pelit motif du milieu des cőtés fail défaut. et c'est dans les quatre fleurs de coin iden­tiques que consisle loute ornementation, — parfois le milieu mérne reste vide. II parait que cette disposition était généralement ré­pandue sur tout le territoire du pays, car la Transylvanie, la Haute Hongrie 25 7. la Grande Plaine hongroise, la Pannonié en garden! toutes des spécimens plus ou moins riches. Parmi les nappes présentées ici c'est la nappe du temple calvi niste de Ragály, figu­rant sur la fig. 34 qui présente cette dis­position. Cette nappe porte la date de 4683. C'est un bon exemple pour prouver que cette disposition était générale non seule­ment pour les ornementations á dessin libre - ce qui ressort de nombreux exemplaires — mais qu'aussi de cette maniére étaient disposés les motifs fails par fils comptés. Le temple calviniste de Ragály posséde en­core une nappe présentant cette disposition (nous la montrons sur la fig. 97), qui sui­vant l'inscription brodée, a élé otl'erle á ce temple en 1548. Certains symplőmes de dégé­nérescence que présentent les ornements nous font douter de l authenticité de la dale et — bien que des preuves matérielles fas­sent complétement défaut — placer la date de production de cetle broderie, en nous basant sur la critique de style — ä une épo­que postérieure ä la date brodée. Les orne­ments du milieu des cőtés sont également supprimés, et parfois les quatre fleurs de coin s'étendent si loin, ici également, qu'au milieu des cőtés il n' y aurait mérne pas de place pour une fleur plus petite. Par ex. sur la fig. 54 (présentant la moitié d'une 257 Voir les études de Divald et la Ires riche collection de broderies du Musée de BárLfa réunie par lui.

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