Az Ernst-Múzeum kiállításai 1940-1946
Jelenkori francia festőművészek
PREFACE Voici plus de cent cinquante ans qu'avec une continuité admirable la peinture française, de l'avis de tous, occupe la première place en Europe. Sans vouloir en rien diminuer l'importance, en leur temps, des apports allemands ou espagnols, une pareille situation, disons-le, ne peut se comparer qu'à celle qu'en concurrence parfois avec les primitifs flamands et l'école hollandaise du XVII em e siècle, l'art italien a su se réserver pendant toute la période qui va de l'apparition de Duccio aux derniers reflets de la Renaissance. Fait plus extraordinaire encore, loin de suivre la pente d'un seul courant, assez fort une fois établi pour tout drainer dans son sillage, cette peinture française a trouvé le moyen de se renouveler tous les vingt ou trente ans. Classique, romantique, naturaliste, impressionniste, post-impressionniste, fauve et cubiste, elle a su, à la fois se perpétuer sous les formes les plus diverses, voire les plus contradictoires et, en faisant semblant à chaque occasion de se renier, maintenir, sans aucune rupture effective, les éléments essentiels qui constituent son génie. Ainsi, à ses qualités propres, à la valeur intrinsèque que lui confèrent le savoir-faire et le goût de ses représentants, s'ajoute un facteur qui explique l'étendue et la richesse de son rayonnement. Qui dit peinture française pense à ce ferment qui, transmis d'âge en âge, tout au cours de cette longue lignée qui part de David, d'Ingres, de Delacroix pour aboutir à Bonnard, à Matisse, à Rouault, à Braque, en passant par Corot, Daumier, Courbet, Manet, Cézanne, Renoir, ne semble pas encore sur le point d'avoir épuisé toute sa puissance d'action. 3