A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

70. Mihály Munkácsy : Étude pour l'Apothéose Munkácsy Mihály: Tanulmány az Apoteózishoz le travail ou après coup, une fois la composition ter­minée — qui cependant constitue un tournant. Cette légère modification montre déjà le principal but artisti­que, une vision cohérente des deux mondes, celui d'en haut et celui d'en bas, l'adaptation de la composition figurative, le tout dans un espace toujours mieux déli­mité, enfin à l'aide de la perspective, la réalisation de l'espace en trompe-l'œil, de façon qu'il domine aussi la structure de toute la cage de l'escalier. Sur une esquisse au crayon (21/92, Fig. 68) dont l'élan génial fait ressortir le plaisir d'avoir trouvé la « solution », les remarques essentielles prennent une forme encore plus puissante : pour le spectateur qui arrive dans la cage de l'escalier, l'ouverture de la coupole apparaît dans une vue légèrement excentrique, ce qui donne l'impression d'une certaine profondeur, dans laquelle la scène secondaire, celle de l'examen du tableau (balcon avec des indications figuratives), se trouve intégrée architecturalement. La grande ouverture circu­laire s'étend presque jusqu'à la limite latérale du tableau, tandis que le bord supérieur de l'anneau de la coupole est déjà coupé. En bas, la scène figurative se sépare de l'ouverture circulaire de la coupole et semble en même temps reprendre pied dans la direction du proscenium, c'est-à-dire que l'escalier (qui s'était réduit sur les études précédentes) reprend son importance. Au spectateur s'offre un nouveau point de vue, un plus large horizon, non seulement sur la coupole, mais aussi sur la scène de l'atelier. Les cahiers d'esquisses 20 et 21 contiennent toute une série de dessins schématiques en plan et en élévation (coupe) 120/49 et 20/57 (Fig. 69) 21/30, 32, 45 et 46] de la cage de l'escalier du Kunsthistorisches Museum de Vienne. On n'a pas l'impression que le peintre les ait exécutés sur la base de données envoyées de Vienne. L'annexe du contrat mentionnée dans l'entrée en ma­tière ne s'étendait qu'aux dimensions exactes du caisson du plafond. On sent une impulsion spontanée en face de ces pages de dessins, qui sont des témoignages irréfu­tables de ce que le voyage de Munkácsy, projeté pour la fin d'octobre 1886 et reporté à une date ultérieure, fut quand même réalisé. Le fait que, au cours de l'élabo­ration des projets, c'est justement dans la phase actuelle que le travail intense concernant l'édifice a joué un rôle très important pour Munkácsy, se voit le mieux sur le dessin 20/57 (Fig. 69) où nous pouvons dire que, pour le spectateur (ou plutôt pour la conception du peintre) le champ carré du caisson est rabattu (le regard vers le haut est marqué par la ligne oblique). Bien qu'ici les données relatives à l'architecture et à la composition figurative soient infimes et particulièrement schéma­tiques, on trouve quand même dans ce dessin une volonté de créer une vue d'ensemble, une volonté de résumer qui a sans doute été suggérée au peintre par son expérience de l'espace réel. Au même groupe appartient un autre dessin (21/58, Fig. 70) qui émane des nouvelles expériences faites par le peintre, lesquelles reposent sur la concentration op­tique. L'ouverture de la coupole est encore plus coupée par le bord supérieur du tableau, de sorte que le tout a l'air encore plus vaste, plus léger, plus clair et même plus ouvert. Sur cette partie du dessin, les lignes tracées sont à peine appuyées, c'est seulement plus bas qu'elles de­viennent plus épaisses, plus prononcées pour augmenter l'effet. L'espace de la coupole, avec sa nouvelle concep­tion architecturale, invite expressément à y pénétrer : tout autour une énorme galerie avec, au milieu, un bal­con à colonnes et à baldaquin faisant saillie, qui est le théâtre de la « présentation du tableau au pape », étant donné que la galerie, comme le laissent deviner les indi­cations, était consacrée à des scènes secondaires qui apparaîtront plus tard et à des figurants. Il n'y a que la pointe de la haute toile, disposée obliquement, qui se dresse vers le ciel à travers l'ouverture de la coupole. Pour l'équilibre, Munkácsy a, du côté droit, essayé d'introduire semblablement une forme pointue (pas encore complètement définie), à l'endroit où les nuages pénètrent dans la coupole - en partant de la figure de la

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