A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 3. szám. (MNG Budapest, 1980)

50. Mihály Munkácsy : Étude pour le projet « B » : « La fête de Vénus » Munkácsy Mihály: Tanulmány a „B" tervhez: „Vénusz ün­nepe" 51. Mihály Munkácsy : Étude pour le projet « C » : scène de mythologie Munkácsy Mihály: Tanulmány a „C" tervhez: mitológiai je­lenet donc vers le paysage serein en soi ; le premier plan a, à gauche, comme coulisses sombres, de mystérieuses sou­ches centenaires, aux racines tordues, qui invitent à donner à l'image une interprétation anthropomorphe ; tout ceci est soigneusement préparé par le dessin. C'est seulement l'esquisse en couleur, avec la hardiesse des ombres et des clairs, qui fait valoir dans toute sa richesse le paysage avec les arbres, de la même manière que les pay­sages peints par Munkácsy vers 1886-1888. En suivant le paysage riverain du plan intermédiaire, tranquille et gra­cieux, le regard est conduit jusqu'au petit temple rond à demi caché par les arbres, qui, dans ce monde héroïque, est bien entendu doté d'un sens particulier. Toutefois, en ce qui concerne la représentation figurative, tout ce qui est incompatible avec le contenu divin héroïque, tels bmits, passions, tout ce qui est terrestre, tout ce qui est action est refoulé et étouffé. A la place de toute la com­position riche en figures, l'esquisse en couleur comporte en tout trois femmes nues : l'une, tournée vers le specta­teur, est debout et bien droite (le dessin la montre en­core de profil, presque pareille à la déesse des versions précédentes), une autre, à droite, plus près du specta­teur, assise, est vue de côté, la troisième, nue et de dos, un peu à gauche, est plutôt une figure de second ordre ; près de l'eau, les trois figures inactives forment un grou­pe gracieux. Considérée en soi, c'est une idylle qui rap­pelle les baigneuses bien connues des paysages de Corot, mais « élevée » à une sphère supérieure par les figures « divines » de la zone céleste, figures que nous trouvons déjà hâtivement esquissées sur le dessin 20/12 (Fig. 41), avec, comme nous l'avons dit, « la femme sur le globe terrestre » (motif de la mère). Sur l'esquisse en couleur perdue, les deux figures du « couple » qui flotte à gauche, entourées d'une draperie gonflée par le vent, forment un groupe arrondi bien fondu ; une troisième figure vole, presque en position horizontale, dans la direction de la terre (Mercure ?), sur le dessin, la femme debout lui est adjointe (s'agit-il encore vraiment de Vénus ? ou plutôt d'une beauté terrestre choisie par les dieux, entourée de ses compagnes de jeu ?) tandis que sur l'étude en couleur, Mercure (?) s'adresse à la forme féminine assise. Un autre génie ailé — dessin 21/93, Fig. 51 - immédiatement au-dessus des trois femmes, devant la couronne de l'arbre, donne l'impression d'être très grand et, par ses contours clairs, il se trouve fortement mis en relief : dans la dernière étude en couleur, il donne l'impression d'un mystérieux phénomène lumineux. De quelque façon que nous interprétions la scène, nous devons constater, non sans surprise, que les projets à tendance mythologique ont abouti à ce dont Munkácsy voulait se libérer dès le début, et que, d'une manière singulière, l'idée d'intégration dans le cadre architectural manque totalement à toute cette série de projets. Parti­culièrement l'esquisse en couleur que nous venons de mentionner - si l'on n'en connaît pas les antécédents, et surtout le dessin qui la précède immédiatement — peut être considérée comme un tableau de chevalet plutôt que comme un « bozetto » de tableau de plafond. Pour Munkácsy, elle constituait sûrement une impasse, et le fait qu'il s'en aperçut le libéra et le porta vers la réalité qu'il souhaitait, c'est pourquoi il mit fin à ces projets et recommença le travail sur un nouveau sujet.

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