Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

Après les années d'une solitude forcée, l'artiste reprend le travail en 1951 et exécute sur commande les bustes de pierre du poète Mihály Csokonai Vitéz et du compositeur et pianiste Ferenc Liszt. Ce dernier, qui a posé pour un grand nombre de portraits et de bustes, il le représente dans la plénitude de son art. Après ces deux œuvres, il exécute dans le style remarquable de son buste de Csokonai un relief de grande dimension présentant le beau visage hongrois du poète Bálint Balassi. Au cours de l'exécution il s'est efforcé de donner, par une technique de modelage respectueuse des masses, un cadre digne du profil très accusé de ce grand poète du XVI

e siècle. Pour Dezső Erdey, la médaille n'est pas l'art plastique qui pourrait lui procurer la grande satisfaction qu'il éprouve en recourant aux autres techniques de la sculpture. Ainsi, bien qu'il l'aime et la goûte, il fait assez peu de médailles. Celles-ci représentent des médecins, des amis, les membres de sa famille. Il leur donne toujours des contours délicats correspondant à leur dimension et il détache les visages dans le style vigoureux de ses grandes statues. * 125. Dezső Erdey (1902-1957) : Jeune fille à la cruche, 1956 Erdey Dezső (1902—1957) : Korsót vivő lány, 1956 et par ce sentiment que l'on éprouve à la pensée que l'on peut les tenir en une seule main (Fig. 117). Il commence à modeler la tête d'Edith Sajó et la finit en posant des boulettes de pâte les unes sur les autres. L'impression de fraîcheur qui résulte de cette technique du modelage constitue l'essentiel de l'œuvre et donne du mouvement aux faces de la sculpture. Quand il modèle la tête aux traits expressifs du peintre Endre Barzó, il se soucie tout particulièrement de mettre en harmonie les détails caractéristiques (Fig. 118). Les trois meilleures pièces de sa série sont les têtes de Jancsi, de Jóska et de Zsuzsa Száraz. Sur sa Tête de Jancsi, jeune modèle aux oreilles décollées et au crâne rasé de près, il réussit à étaler, dans un style pourtant sobre et simple, une richesse infinie de formes comme il l'a fait dans sa jeunesse en modelant la Tête de garçon. Par la fermeté de sa structure elle évoque la Tête de Jóska représentant un garçon qui a la bouche en forme de bec et dégage pourtant tout le charme de l'enfance. La Tête de fdlette, intime et délicate a été taillée en bois par l'artiste lui-même qui a conservé à l'état naturel la moitié de la bûche. Trois ans se succèdent dans un travail ininterrompu. Trois ans où apparaissent déjà les symptômes de la maladie. Chaque année voit naître une œuvre de grande dimension. C'est ainsi que son atelier s'anime de nouveau, en 1955, lorsqu'il travaille à son Saute-mouton. A ce sujet anecdotique lui imposé il donne une expression et une composition plastiques. Pour composer cette œuvre à deux figures il utilise, outre les formes des corps, les triangles négatifs décrits dans l'espace par les membres. Ces plans négatifs contribuent à réunir les deux figures en un seul groupe remarquable et varié sous tous ses aspects. L'attitude assez passive du garçon d'en bas met en évidence et renforce l'élan dynamique du saut du garçon d'en haut. L'attente calme du garçon d'en bas nous rappelle le Jeune porteur d'eau. * Comprenant les tendances nouvelles de l'architecture et pressentant ce que doit devenir le style de la sculpture moderne, il fixe ses idées par le crayon. Pendant de longues années, il pense à des statues plus ou moins grandes qu'il voudrait exécuter, souvent uniquement pour en tirer des enseignements qui lui seraient utiles pour l'exécution d'autres œuvres modernes (Fig. 119, 120). Cependant, de ses projets qui diffèrent essentiellement de ses autres ébauches peu ont été réalisés. Seules quelques statues dont plusieurs sont perdues renvoient à ces recherches de l'artiste. L'une d'elles est le Garçon accroupi (Fig. 121) qu'il a l'intention d'exécuter aussi en grand. Quand on la regarde sous tous ses aspects, on imagine, saisi d'admiration, l'émotion qui