Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

»2. József Egry (1883-1951) : Scène, 1902 Egry József (1883—1951) : Jelenet, 1902 position. La Galerie Nationale Hongroise possède un lavis ayant le même sujet et daté de 1904." Il témoigne des pro­grès qu'Egry avait faits dans la composition. Les taches des figures rythmiquement disposées en demi-cercle lais­sent en haut et en bas des espaces vides. Ainsi, les formes positives et les formes négatives contribuent également à la mise en place d'une composition asymétriqiic. Par les illustrations qu'il a faites en 1904 pour la Chro­nique policière* d'Imre Laky, Egry commente encore des problèmes sociaux. Les récits de l'auteur nous révèlent le monde des criminels, alcooliques, prostituées et d'autres individus vivant en marge de la société, ils font le portrait de ceux qui exploitent ces malheureux tout en jouissant de l'estime générale dans la société et nous conduisent aussi dans des asiles. Ce monde, Egry le connaissait bien. Les excès de boisson de son père ont troublé la vie de la famille, celle de la mère et de l'unique enfant. Quand ils sont venus se fixer à Budapest, ils s'y trouvaient presque sans res­sources. Leur situation au lieu de s'améliorer s'est encore aggravée. Leur gîte ressemblait souvent à ceux décrits dans les rapports policiers : pendant que mère et enfant végétaient, grâce à la soupe populaire, ils rencontraient souvent les exemples stupéfiants de la misère et de la déchéance. .Jusqu'en 1904, huit œuvres d'Egry ont été exposées au Salon ; le peintre a illustré un ouvrage et caricaturé József Keszler, Emil Ábrányi et d'autres critiques de thé­âtre. 9 (Notons qu'il avait fait un grand nombre de carica­tures au début de sa carrière.) La même année, il a fait la connaissance de Károly Lyka qui lui a demandé plu­sieurs dessins pour les publier dans sa revue Művészet (Art). Quant à ses études ou, pour mieux dire, sa forma­tion, rappelons qu'il a fait un voyage d'étude à Munich, sans trop de succès d'ailleurs et qu'il s'est probablement arrêté à Vienne aussi. Enfin, pour terminer l'évocation des événements de cette année, mentionnons qu'au début de 1 904 des œuvres de maîtres anglais ou français ont été ex­posées au Salon National. 10 Egry a dû visiter cette expo­sition, il y rencontrait la première fois les quinze œuvres de Turner présentées en compagnie de nombreuses composi­tions des peintres de Barbizon à l'exception de celles de Millet. Nous connaissons deux lettres de cette période de sa vie. Elles nous renseignent sur son existence et aussi sur l'évolu­tion de son art. « Quant à moi, la seule nouvelle que j'ai à vous annoncer, c'est que j'avais bien fait des progrès puisque la revue Művészet (Art) m'a acheté deux dessins de genre qui paraîtront prochainement. Mes œuvres ont plu. » u La lettre est datée du 31 mai et elle a été adressée à József Nagel. Peu de temps après, Egry lui écrit ceci : « Cher Monsieur Nágel... je travaille et ma situation est aussi mauvaise que par le passé. J'ignore toujours à quelle date paraîtront mes dessins ; il se peut que prochainement. Je viens de paraître devant le conseil de révision : heureuse­ment, je n'ai pas été enrôlé. Mes parents se joignent à moi pour vous remercier de votre attention. << 12 Il avait alors vingt et un ans et il connaissait déjà à fond les vicissitudes de l'existence humaine et, en particulier, celles de la vie des artistes. En plus de portraits, d'études de tête, de paysages et de compositions, il a fait aussi des

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