Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

satisfaisant aux commandes du roi, des grands seigneurs, des membres du clergé, des bourgeois aisés et transmettant à leurs disciples leurs connaissances professionnelles. Point n'est besoin d'étudier une collection importante pour cons­tater quelle besogne créatrice vive s'était poursuivie sous le règne de Sigismond de Luxembourg et celui de Mathias Corvin. L'élan que l'évolution de l'art avait pris dans ces années est le mieux représenté par l'activité du maître MS. Nous ignorons presque tout de lui, mais ses œuvres, surtout son tableau d'autel peint en 1507 pour l'église de Selmec­bánya (Banská Stiavnica) parlent éloquemment de ses dons inégalables. Le panneau présentant le Christ sur la route du Calvaire a convaincu tous les visiteurs de l'exposition de l'originalité du talent, de l'imagination picturale et de la vaste culture du Maître. Orientation vers plusieurs stvles, amour de la nature propre à l'école de la région danubienne, curiosité encyclopédique comme chez Durer, gothique éclec­tique comme chez Rueland Frueauf se remarquent dans cette composition sans apparenter son auteur aux peintres allemands de l'époque. La pureté des couleurs, la netteté du dessin caligraphique des formes trahissent la connais­sance de l'art Renaissance italien et prouvent que Maître MS avait mis volontiers son pinceau, déjà aux premières années du XVI e siècle, au service du renouveau universel de l'art. La Renaissance constitue un chapitre très précieux dans l'histoire de l'art hongrois. Le courant parti d'Italie avait vite trouvé des partisans en Hongrie où un intérêt vif était témoigné à l'antiquité dans toutes branches de la culture. Plusieurs personnalités ecclésiastiques avaient re­joint les néoplatoniciens, de nombreux jeunes nobles avaient fait leurs études déjà sous le règne de Sigismond, empereur germanique et roi de Hongrie, dans les universités italien­nes et s'y étaient initiés aussi à l'art militaire sous la direc­tion de condottieri. Dans l'organisation du pouvoir royal et de l'administration économique de son pays, le roi Mathias avait suivi l'exemple que lui offraient les monar­chies de type nouveau et il devait également à l'Italie son idéal culturel. Dans la seconde moitié du XV e siècle il avait déjà introduit en Hongrie le doux style nouveau, la Renaissance. L'art gothique n'en persistait pas moins sous son règne lorsqu'une interprétation nouvelle des modèles 28. « Chefs-d'œuvre de mille ans d'art hongrois ». Exposition. Leningrad, Ermitage „A magyar művészet ezer évének kincsei" c. kiállítás, Leningrád, Ermitázs

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