Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)

14. Károly Ferenczy à Szentendre, vers 1890 Ferenczy Károly Szentendrén, 1890 k. naire et avait cédé d'une part devant l'art naturaliste que Károly Ferenczy lui-même représentait à un niveau très élevé 42 , d'autre part devant le symbolisme issu du romantis­me et traduisant de plus en plus des expériences person­nelles au lieu des expériences collectives acquises dans l'ardeur des révolutions. L'influence de ce symbolisme individuel se fera sentir dans les œuvres ultérieures de Ferenczy peintes à Munich et aussi à Nagybánya. Pour compléter l'étude des rapports de la peinture avec Szentendre au XIX e siècle, r.ous avons un autre fait, bien que moins important, à mentionner. lNous pensons à une œuvre de Gyula Háry (né à Zalaegerszeg, le 20 septem­bre 1864, mort à Budapest, le 3 janvier 1949), une vue de Szentendre 43 représentant la ville en forme de redoute et ayant une importance plus historique qu'artistique (Fig. 15). Grâce à ses œuvres descriptives très détaillées, impersonnelles, Gyula Háry était au XIX e siècle un illus­trateur connu. Il a dû être chargé par l'éditeur d'un impor­tant ouvrage, La Monarchie austro-hongroise par Vécrit et par Vimage, 1893, de dessiner la vue de la ville. Son des­sin a été gravé sur bois par Benedek Bálint et il orne maintenant le tome III de l'ouvrage. Gyula Háry représente Szentendre, la ville aux nombreux clochers, telle que le voyageur venant de Pest la voyait s'étendre sur la rive du Danube. Ce dessin aux lignes délicates, de petite dimen­sion, exécuté dans un style naturaliste modéré sans expri­mer aucun sentiment, présente fidèlement l'image que la ville devait offrir au spectateur à la fin du XIX ( ' siècle. De ce que nous venons d'exposer sommairement, il res­sort qu'il n'y a pas lieu de chercher des rapports orga­niques entre les peintures que Szentendre avait inspirées à quelques artistes. La courte étude que nous leur avons consacrée se justifie non seulement par l'intérêt que nos renseignements pourraient avoir pour l'histoire locale, mais aussi par la nécessité de mettre au jour les éléments réels d'une certaine nostalgie qu'ont eue beaucoup d'artistes travaillant dans cette ville. En effet, les représentants de l'école de peinture de Szentendre rapidement développée après 1920, en raison des événements historiques, se nour­rissaient de l'illusion que la ville avait été découverte par les peintres longtemps avant eux. Or, il n'en fut rien, comme nous venons de le montrer. Cette ville dans le coude du Danube a été pour János Jankó aussi bien que pour la famille Ferenczy un lieu de repos et de solitude. Leur séjour y était dû au hasard ; ils auraient pu s'installer n'importe où, dans un milieu semblable. Quant à Háry sollicité par un éditeur, il a fait son œuvre sur commande. C'est une tout autre question de constater que la concep­tion du monde et l'art de Ferenczy, venus à maturité à Nagybánya et constituant une étape importante dans l'évolution de l'art hongrois, ont pu inspirer, sur le plan idéologique aussi bien qu'artistique, l'école de peinture qui s'est manifestée plus tard à Szentendre. De même, c'est aussi un autre problème que de savoir quelles res­semblances nous pouvons découvrir entre le courant néo­romantique se faisant jour à partir des années 1920 et les conceptions romantiques du siècle dernier représentées en cette occasion par la manière de János Jankó. Dans notre étude, nous nous sommes attachée également à ramener à des faits réels et à des œuvres concrètes les assertions et les communications vagues et contradictoires publiées sur les rapports de quelques peintres avec Szentendre au XIX e siècle. Lenke Haulisch

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