Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. – Doroghyné Fehér Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 2. szám. (MNG Budapest, 1974)
ont permis aux organisateurs et aux exposants d'obtenir des résultats appréciables. Gulácsy avait fréquenté les cours de l'Ecole Supérieure des Beaux-Arts pendant un an à peine. Par contre, Márffy avait passé beaucoup de temps aux Académies officielles, mais en exposant ses tableaux, il a rendu compte de résultats provenant d'autres recherches que celles encouragées par l'enseignement académique. En plus, Egry a pu constater que ses deux confrères avec qui il avait déjà exposé et qui — comme lui — avaient séjourné à Paris en 1906, unis par des efforts communs, entretenaient des relations amicales avec les meilleurs représentants de la vie intellectuelle et littéraire de l'époque, en premier lieu avec le poète Endre Ady et un esthéticien et historien de l'art, Lajos Fülep. Mentionnons encore que des artistes remarquables avaient fait les décors des pièces jouées au théâtre Thália : Márffy les décors de la Ville morte d'Annunzio et Gulácsy ceux du Timonier invisible d'Alma Tadema. Márffy avait exécuté aussi plusieurs tableaux en Belgique où, quelques années plus tard Egry a trouvé lui aussi des motifs de son goût. Parmi les œuvres de Gulácsy il y a des tableaux que l'on peut rapprocher d'œuvres littéraires : de la pièce d'Annunzio que nous venons de mentionner et des œuvres de Dante Gabriel Rosetti, d'Oscar Wilde et de Victor Hugo. Gulácsy était encore très lié avec les écrivains appartenant à la première génération de la revue Nyugat (Occident). En nous attardant toujours à l'examen des événements de 1907, première année qu'Egry avait passée à l'École Supérieure des Beaux-Arts, mentionnons deux expositions importantes présentant à Budapest les œuvres d'artistes étrangers. Dans la Galerie d'Art deux cents œuvres de C. Meunier attendaient les visiteurs pendant que le Salon National offrait à la curiosité du public cinquante compositions de Gauguin en compagnie de celles de Cézanne, Van Gogh, Seurat, Signac, Matisse et d'autres représentants français de la peinture moderne. Egry était rentré de Paris au début de 1907. Il est bien probable qu'il a visité l'exposition Meunier. Il a pu même lire la préface de Lyka écrite pour le Catalogue de l'exposition : « Il (Meunier) découvrit sa propre vie d'esclave dans les profondeurs de la mine. . . comme ces gestes, ces mouvements diffèrent de ceux qu'il a appris à traduire en copiant dans les ateliers des académies les bosses de dieux et de déesses de l'antiquité!. . . que de rhétorique usée jusqu'à la corde!. . . là, il a vu l'homme dans l'agitation de la vie d'aujourd'hui où chaque mouvement est nouveau et, ce qui importe le plus, propre à exprimer tout. » 2r> Nous avons déjà dit qu'Egry avait beaucoup estimé Lyka et que ce qu'il avait écrit, devait faire une impression profonde sur lui. Il est bien probable qu'en exécutant bientôt ses figures d'ouvriers monumentales, Egry s'était inspiré davantage de l'enseignement qu'il avait tiré de l'exposition de Meunier que des expériences de son voyage ultérieur en Belgique. Quant à l'exposition Gauguin-Cézanne au Salon, elle a dû ranimer ses impressions de Paris encore fraîches. De nos jours, on parle de plus en plus fréquemment de cette exposition, surtout après la publication de János Demény qui, en analysant le style du jeune compositeur Bartók, y a décelé les traces de l'influence de cette exposition 2 ". L'idée d'un parallèle entre l'évolution de Bartók et celle d'Egry est très intéressante. Son développement serait du plus haut intérêt. Voilà les événements les plus importants qui ont eu lieu au cours de la première année d'Egry à l'École Supérieure des Beaux-Arts. Jetant un regard sur les événements de la deuxième année de ses études à l'École, nous remarquons d'abord qu'en cette année 1908 il a exposé trois monotypies au Salon 57. József Egry (1883-1951) : Ouvrier, 1906 Egry József (1883—1951) : Munkás, 1906