Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)

bach; c'est ce qui nous a attirés la première fois dans cet endroit ; mais le lendemain et le surlendemain nous y sommes de nouveau allés : ainsi le restaurant au Cheval d'or a main­tenant chaque jour trois étudiants parmi ses clients. Ces trois étudiants sont Meltz, fus d'un Saxon de Transylvanie et qui s'occupe d'esthétique; Viescher, un Souabe gros lourdaud, fils d'un esthéticien célèbre et, enfin, moi. Je n'ai pas encore appris à boire la bière, ainsi je n'ai pas encore goûté aux plaisirs de la vie estudiantine. Je n'en ai pas le temps. J'apprécie de plus en plus les corporations d'étudiants et leurs chorales. C'est, je crois, leur mérite qu'il n'y ait pas ici autant de débauchés que chez nous. Et si leurs duels sont ridicules, c'est pourtant beaucoup plus utiles que de se vanter la bouche pleine dans les cafés, la queue à billard à la main. Mais le péril que j'entre dans une telle association est encore bien éloigné. J'ai vingt ans et un long chemin à parcourir vers mon but, elerrière moi quelques pas seulement : je regrette de ne pas l'avoir fait ; mais maintenant faute de temps cela m'est impossible. Dans la vie que je mène ici, les occasions de se battre en duel sont plus rares qu'à Pest ou ailleurs. A Pâques, je retourne à la maison ; j'espère pouvoir vous rencontrer alors au moins pour quelques minutes. En attendant, je suis votre ancien élève (ex discipulus) affectionné Loránd Y. Heidelberg, le 5 mars 1868 Cher Monsieur Kelety, Parfaitement emmitouflé comme quelqu'un qui veut à toute force se débarrasser d'un rhume du cerveau, j'écris ces lignes. Si je veux me débarrasser de mon rhume, c'est surtout parce que je désire faire mon entrée à Pest dans quelques jours avec un visage rose et non avec un nez rouge. Je pars le 8 au matin avec l'express et j'arrive chez moi sans m'arrêter nulle part ; si vous ne vous gênez pas de prendre votre bière du soir à la gare, nous pourrions la prendre ensemble le 8 à huit heures du soir. Je vous prie de venir à mes devants; s'il y a un empêchement, je vous préviendrai. Sándor vient de me quitter, il assistera au cours à ma place, pendant que je resterai emmitoufflé près du poêle. Il vous envoie ses salutations. Malade au lit ! Au revoir ! Votre ancien élève (ex discipulus) affectueux Loránd VI. Heidelberg, 868, mai Cher Monsieur Keleti, Il y a à peu près quatre semaines que nous nous sommes quittés. Alors, vous avez cru pouvoir venir ces jours-ci. Vous ne tarderez donc pas longtemps. J'ai déjà promis de participer à une excursion de géologues dans la semaine de la Pentecôte. Heidelberg a revêtu sa belle robe printanière. Ce serait dommage, de la faire trop attendre. Vous me répondrez, n'est-ce pas, comme moi, au moins en c/uek/ues lignes. Au revoir Eötvös Loránd

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