Pogány Ö. Gábor - Csengeryné Nagy Zsuzsa dr. szerk.: A Magyar Nemzeti Galéria Évkönyve 1. szám. (MNG Budapest, 1970)
32. Gustav Heinrich Naeoke (1786-1835) : Illustration du Faust. 1815 Gustav Heinrieb Naecke (1786—1835): Faust illusztráció. 1815 33. Moritz Retzsch (1771)-1857) : Umrisse zu Goethes Faust. 1816 Detail d'une illustration Moritz Retzsch (1770—1857): Umrisse zu Goethes Faust. Illusztráció. 1816 Részlet par des traits fins qui, sur le côté droit du tableau de Kisfaludy apparaissent dans la lumière du feu. (Fig. 34.) Le vieux Baubo montant une grosse 40 truie sur la toile de Kisfaludy a également été emprunté à Retzsch. Cette œuvre de Kisfaludy développe; avec habileté les motifs pris à d'autres, présente avec aisance les événements qui se succèdent dans le temps et dans l'espace et les fait bien accorder avec le fond de paysage et d'architecture habituel dans son art. La composition ne nous parait pas outrée, couleurs et formes y sont bien réparties, seulement la représentation des figures dans le plan et le manque de connaissances anatomiques rappellent une fois de plus les imperfections persistantes de la technique de l'artiste. L'histoire de la littérature hongroise; ne connaît pas une aussi ancienne tradition de Faust en Hongrie. Kazinczy et ses amis, en traduisant Goethe en hongrois, n'ont pas traduit le Faust. Les littérateurs hongrois de; la génération qui a renouvelé notre langue ne se montraient pas prêts à entreprendre l'interprétation dans notre langue du monde abstrait de; cette grande œuvre. Ils n'osaient pas t>u bien ils n'étaient pas à même de pénétrer dans le monde faustien, constate József Turóczi-Trostler en parlant des traductions du Faust en Hongrie 41 . Parmi les premiers écrivains hongrois qui ont admiré et compris ce chef-d'œuvre, il faut mentionner Bajza et Kölcsey, puis Vörösmarty, Petőfi et Madách. Ferenc Toldy, dans sa biographie de Kisfaludy, fait la remarque suivante : Ce qui est étrange, c'est qu'il (Kisfaludy) ne pouvait pas aimer Goethe bien qu'il admirât déjà le Faust 42 . Cette nuit de Walpurgis dans laquelle notre peintre s'identifie à Faust observateur, prête à cette donnée; une importance historique dans les lettres hongroises ; elle montre que par son tableau Kisfaludy fut le premier interprète hongrois de l'œuvre de Goethe. La fait que le tableau fut inspiré par les illustrations de Retzsch que Goethe lui-môme préférait toujours dans le nombre accru des illustrations prouve que Kisfaludy avait profondément compris et ressenti ce chef-d'œuvre 43 . De plus, Kisfaludy avait trouvé dans le fourmillement de ces êtres fantastiques et déchaînés de la nuit de Walpurgis le thème qui convenait le mieux à son tempérament romantique. La série des paysages « sinistres sur mer et sur terre », celle des <e créations paisibles » ainsi que les œuvres de caractère anecdejtiejue ayant pour cadre» le paysage se terminent par une toile à l'huile de pe;tite dimension, Paysage au lac (Fig. 3ô.) Cette œuvre fut longtemps en possession des füles de Ferenc Toldy qui l'avait reçue en cadeau de; Kisfaludy lui-même. Elle appartient au groupe des e< créations paisibles ». Dans un pays de hautes montagnes, un lac calme se trouve resserré entre un arbre géant, des rochers et un mur en ruines ; en face, un torrent rapide; à l'écume; blanche déverse ses eaux dans le lac. Le paysage; nous est inconnu, mais il exprime bien par son ambiance romantique le sentiment de la solitude et, par l'opposition des montagnes puissantes au petit lac, l'impuissance à